Nous faisons communément le rapprochement entre l'idée de liberté et l'idée de « sauvage » : un animal sauvage, à l'inverse d'un animal domestiqué, est un animal libre, et on a tous des images d'Indiens courants librement dans les plaines… comme si la liberté était le contraire de la civilisation, ou comme si le fait de devenir « civilisé » affligeait l'homme. Pourquoi cette idée est-elle dominante ? Et est-elle juste ? En effet, on pourrait émettre deux critiques principales à ce présupposé : la civilisation n'est-ce pas justement ce qui donne à l'homme les moyens de défendre sa liberté, et l'idée même d'une liberté « sauvage » a-t-elle un sens ? Par ailleurs, peut-on réellement penser, l'homme à l'état naturel, avant toute civilisation ou les idées que l'on se fait des « hommes sauvages »ne sont-elles pas des préjugés européens, l'indien courant dans les plaines n'est-il pas aussi civilisé que nous ?
[...] La liberté est-elle incompatible avec la civilisation ? Nous faisons communément le rapprochement entre l'idée de liberté et l'idée de sauvage : un animal sauvage, à l'inverse d'un animal domestiqué, est un animal libre, et on a tous des images d'Indiens courants librement dans les plaines comme si la liberté était le contraire de la civilisation, ou comme si le fait de devenir civilisé affligeait l'homme. Pourquoi cette idée est-elle dominante ? Et est-elle juste ? En effet, on pourrait émettre deux critiques principales à ce présupposé : la civilisation n'est-ce pas justement ce qui donne à l'homme les moyens de défendre sa liberté, et l'idée même d'une liberté sauvage a-t-elle un sens ? [...]
[...] C'est avant toute civilisation qu'elle était la plus grande dit Freud. Que veut- il dire par là ? En effet, la civilisation se transmet par l'éducation, c'est en effet ce qui la caractérise principalement, à l'inverse de ce qui est naturel, qui se transmet par les gènes. Or, éduquer un enfant c'est d'abord canaliser ses instincts naturels, ses pulsions et lui imposer des règles qui lui permettent de vivre en société : apprentissage de la propreté, des bonnes manières, contrôle de la violence, de l'égoïsme, des pulsions sexuelles. [...]
[...] Que serait une vie en dehors de la civilisation ? Cela ne peut concerner que des cas extrêmes, comme des enfants abandonnés dans la nature avant d'être éduqués et qui deviennent des enfants sauvages mais non seulement les cas sont douteux, mais en outre toutes les idées du bon sauvage des peuples primitifs qui seraient moins civilisés que nous ne sont que des préjugés ethnocentristes qui ne voient pas que les cultures sont diversifiées, multiples, mais que dès qu'il y a vie humaine, il y a civilisation. [...]
[...] Or, cet état me laisse donc libre, mais à la merci de la loi du plus fort. Ainsi, la liberté du caprice n'est pas la liberté de l'autonomie, et la liberté de l'anarchie n'est pas la liberté de la démocratie, qui, elle suppose l'obéissance à des règles. Mais si nous parlons de démocratie, et d'autonomie, cela suppose aussi que la civilisation ce n'est pas non plus l'écrasement absolu de toute liberté individuelle, mais seulement sa régulation, sa socialisation. Il est donc évident qu'un état totalitaire est une fausse civilisation, réellement incompatible avec la liberté. [...]
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