Dissertation réalisée dans le cadre d'un cours de culture générale en CPGE, la taille du document montre que c'est aussi un exercice de concision.
[...] Rousseau exprime cette idée lorsqu'il écrit : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons encore chaque membre comme partie indivisible du tout. Sur un plan juridique, tous les Hommes sont égaux devant la loi, et la liberté de chacun est garantie par une administration publique de la justice. Ainsi, l'égalité de tous devant la loi est une condition à la liberté, elle permet en théorie d'éviter qu'une poignée de privilégiés monopolise l'accès aux libertés et aux droits. [...]
[...] D'un autre côté, si l'égalité est garantie par des lois, les enfreindre implique une condamnation. Ce versant répressif va à l'encontre de la liberté, l'illustration la plus frappante étant la prison. Dans un régime autoritaire, on commence par incarcérer les profiteurs, puis leurs amis, puis ceux qui trouvent ces mesures trop sévères, etcetera. Poussé à l'extrême, au nom de la justice et de l'égalité, on peut venir à bout de la liberté. Robespierre, figure de la Révolution Française qui voulait en finir avec les privilèges, a ordonné au nom de son idéal égalitaire le massacre de milliers de personnes pendant la Terreur. [...]
[...] Si le pacte est rompu on risque de basculer dans le totalitarisme, ce qu'envisage Rousseau dans son œuvre Du contrat social : "Celui qui refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie rien d'autre sinon qu'on le forcera d'être libre". On constate que l'application du principe de l'égalité politique chaque vote a la même valeur dans un système majoritaire peut conduire à la tyrannie de la majorité sur la minorité, en privant celle-ci de tout recours. [...]
[...] Jean Jaurès parlait de renard libre dans le poulailler libre pour montrer que la liberté des uns menace l'égalité des autres, en fait des proies face à des prédateurs. Certains pays placent la liberté - d'entreprise notamment - avant l'égalité, à travers des politiques économiques libérales et de faibles couvertures sociales. Par exemple, les États-Unis, pays riche et développé, mais où de la population possède 40% des richesses et dont le taux de pauvreté est autour de 20% d'après le bureau du recensement américain, soit le double de la France. Ces grandes inégalités qui se créent sous couvert de liberté peuvent mettre en danger la liberté elle-même. [...]
[...] La liberté et l'égalité sont-elles compatibles dans le monde actuel ? Depuis deux siècles, de nombreux combats des Hommes se font au nom de la liberté et de l'égalité. Mais ces deux valeurs sont conflictuelles, contre le Renard libre dans le poulailler libre et au nom de l'égalité on adopte des lois restrictives. Paradoxalement, ces deux valeurs semblent indissociables, une liberté sans égalité n'est une liberté que pour quelques privilégiés, et une égalité sans liberté n'est plus que celle de la masse asservie. [...]
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