[...] La liberté est habituellement définie comme le pouvoir de faire ce qui nous plaît, de ne subir aucune contrainte. Un acte de liberté serait un acte qui ne rencontrerait aucun obstacle dans sa réalisation et qui ne serait motivé que par la recherche du plaisir de celui qui agit. L'acte libre est alors conçu comme un acte qui procure une sensation agréable.
Avec une telle définition, on aboutit à un éloge de la satisfaction sans frein des passions et des désirs et à une critique voire un rejet de toutes les règles, les lois, les interdits. Les autres (parents, société,...), le monde physique (avec ses lois qui me contraignent), mon propre corps (objet naturel) sont considérés comme des obstacles. Les moments de liberté seraient très rares voire inexistants.
Il existerait seulement deux options pour celui qui voudrait réaliser une telle liberté :
- soit la solitude : c'est l'ermite qui part vivre dans sa grotte ou celui qui se retrouve seul sur une île déserte. L'homme seul n'a plus à subir le regard des autres. Il n'a plus à respecter les lois, les règles et autres coutumes. Mais, fait-il vraiment ce qui lui plaît ? Il n'a, certes, plus qu'à s'occuper de lui-même mais il n'aura, aussi, plus rien d'autre à désirer que la nécessité d'assurer sa survie. Il ne fera pas ce qui lui plaît, il fera ce qu'il peut.
- soit devenir un tyran : celui qui dicte ses propres règles selon son bon plaisir, qui soumet les autres volontés à la sienne, qui a tous les droits et aucun devoir. Mais, le tyran est-il vraiment libre ? Il risque d'être confronté aux désirs des autres de prendre sa place ou de se venger. Il vivra dans la crainte de perdre le pouvoir voire la vie. Cf : texte de Rousseau, extrait des Lettres écrites de la montagne (...)
[...] Nous parlerons alors d'un processus de libération, processus par lequel l'individu va accroître sa puissance d'agir (cf : étymologie : liber = la sève). Ainsi, l'homme naîtrait avec la capacité à être libre mais, pour que cette capacité ne reste pas simplement en puissance (une potentialité non réalisée), il lui appartiendrait de la faire croître, de la réaliser en acte. Comment ? En mettant en place un processus par lequel l'homme s'affranchirait de tout ce qui entrave réellement son action : - soit en lui masquant les raisons, les motivations de cette dernière : à savoir, les préjugés, les fausses connaissances issues des on dit les conflits intérieurs (conflits inconscients entre ses différents désirs). [...]
[...] Sartre est conscient de l'existence des différents déterminismes qui pèsent sur nous : l'influence sociale, celle de la famille, celle de l'inconscient mais, pour lui, ces influences ne constituent pas autant d'excuses pour admettre notre absence de liberté. Au contraire, plus les influences sont fortes, plus elles nous contraignent, plus elles nous obligent à être libres. Mais alors, il ne s'agit pas de faire ce qui nous plaît, il s'agit de s'engager dans une voie dont nous devrons répondre devant les autres hommes. La liberté chez Sartre est synonyme de responsabilité. [...]
[...] Les autres, les lois, l'Etat ne sont pas toujours synonymes d'obstacles à notre liberté. Bien au contraire, sans les autres tout progrès devient laborieux pour ne pas dire impossible. Leur existence même me permet de ne pas avoir à tout faire, d'avoir du loisir, de partager et donc de ne pas redevenir un animal. Les lois, sous certaines conditions, ne sont pas simplement là pour nous interdire de faire ceci ou cela mais, au contraire, pour nous permettre d'agir en minimisant les risques pour notre survie. [...]
[...] Bilan / à la définition populaire de la liberté : Cette définition de la liberté semble impossible à réaliser car nous subissons toujours des contraintes (lois de la nature liées au fait que nous avons un corps, que nous ne sommes pas de purs esprits). Nous avons aussi des obligations liées à notre insertion dans une communauté, une société. De plus, cette définition repose sur une illusion : celle qui nous fait croire que la satisfaction immédiate, spontanée de nos désirs nous rend libres alors que, la plupart du temps, nous sommes esclaves de la mode, des désirs des autres, de notre ignorance, etc. Nous croyons être libres or nous nous trompons. [...]
[...] Il existerait seulement deux options pour celui qui voudrait réaliser une telle liberté : - soit la solitude : c'est l'ermite qui part vivre dans sa grotte ou celui qui se retrouve seul sur une île déserte. L'homme seul n'a plus à subir le regard des autres. Il n'a plus à respecter les lois, les règles et autres coutumes. Mais, fait-il vraiment ce qui lui plaît ? Il n'a, certes, plus qu'à s'occuper de lui-même mais il n'aura, aussi, plus rien d'autre à désirer que la nécessité d'assurer sa survie. Il ne fera pas ce qui lui plaît, il fera ce qu'il peut. [...]
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