Nous devenons homme en ayant déjà la sensation de savoir ce qui est bien ou mal, ce que nous avons le droit de faire ou non sans même s'être auparavant questionné sur la validité de ce que l'on nous présentait comme autorisé ou non. Cette constatation que l'on peut faire tous les jours conduit à se demander : qui a le droit de nous dire « tu dois ? ». Ici « qui » ne désigne pas nécessairement un être matériel mais plutôt : au nom de quoi, de quels principes quelqu'un ou quelque chose a-t-il le droit, c'est-à-dire au nom d'une règle idéale et légitime instaurant un arbitrage entre les hommes, règle irréductible et au fait et à la force, a-t-on le droit de nous imposer une norme qui n'est peut-être pas applicable à tous et dans tout lieu ? La question est donc de se demander s'il existe une raison valable et suffisante au nom de laquelle on peut dire à l'homme « tu dois » (...)
[...] Ainsi la raison rend l'homme libre et c'est cette raison qui va permettre à l'homme d'agir dans le cadre de sa liberté face à un devoir. C'est donc en lui-même que l'homme doit trouver la source du devoir grâce à la raison et à la liberté qu'il possède. On a donc su qu'au nom du bonheur les hommes s'imposaient des règles de vie afin d'éviter de souffrir de la solitude. Mais ces règles sont difficiles à trouver car chacun recherche son intérêt personnel et personne ne veut se priver d'une partie de sa liberté. [...]
[...] Les hommes sont victimes de leurs passions, de leurs affections comme le désir ou la joie. Il faut qu'ils essayent de transformer leurs passions car elles entraînent des difficultés pour vivre ensemble. Ainsi par passion, les hommes décrètent des principes et des jugements universels. Il faut que l'homme donne l'avantage à la raison en commençant par classer ses passions, en cela l'homme fait un premier pas vers la liberté. Il faut donner l'avantage aux passions joyeuses car elles sont utiles. [...]
[...] Cependant il y a le risque d'anarchie morale et de relativité. La morale doit être accompagnée de la liberté et de l'universalité, car il faut que la raison conçoive comme bien quelque chose qui doit être universelle et qui par conséquent ne fasse pas de mal aux autres. Pour cela être libre ne signifie pas forcément faire ce que l'on veut, impunément. Mais plutôt se servir de sa raison pour émettre un jugement de valeur. Par exemple, les animaux n'agissent pas par ces actes libres mais par un instinct naturel. [...]
[...] Tous les hommes sont sous la dépendance de devoir auxquels ils doivent obéir. On est autorisé à me dire tu dois au nom de principes qui amènent l'homme à un objectif final : le bonheur. Mais cette façon d'encadrer le bonheur, n'est- ce pas une façon d'entraver la liberté des hommes ? Et sans liberté, le bonheur est-il possible ? Pourquoi l'homme devrait-il obéir à des principes qui ne vont pas forcément dans son intérêt personnel ? L'homme est censé posséder la liberté. [...]
[...] Le problème est de savoir comment autonomiser la morale ? Comment concilier un ordre absolu et la liberté. Le problème du devoir c'est qu'il peut être bon dans son contenu mais l'acte d'obéir, comme un enfant, par un système d'obéissance passive, est mauvais car dans ce cas là l'homme ne fait pas appel à sa raison. C'est en lui-même que le sujet doit trouver le principe de sa conduite. La morale philosophique, qui ne doit pas être confondue avec la morale religieuse ou sociale, doit donner lieu à une obéissance active, le sujet moral doit être autonome, c'est-à-dire que l'homme doit s'obéir à lui-même. [...]
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