Est-il seulement possible de se penser alors même que l'on se perçoit de différentes manières et à des instants distincts ? Comment accéder à cette pensée de soi si la conscience elle-même ne porte pas sur un objet qu'on expérimente dans l'action ? Enfin cette conscience de soi, si elle est possible, ne permet-elle pas d'agir en « connaissance de cause », en maîtrisant ce que l'on est capable de faire sans subir des déterminismes ? (...)
[...] Comment affirmer que je suis un être à part entière autonome et libre alors même que je suis inscrit dans un processus historique (individuel et collectif) ? Comment rendre compte de ce que je suis alors même que je peux avoir des qualités contradictoires (incohérences, folies), et que les autres me renvoient des images différentes de moi-même ? Comment comprendre mon unité alors même que je suis composé d'une âme et d'un corps ? Quel est ce soi ? La connaissance de soi est d'abord l'expérience que je fais de moi, ou que les autres font de moi à travers différents états. [...]
[...] Mais comment se construit ce lien entre conscience de soi et liberté ? L'action libre permet à l'homme de prendre conscience de lui 1 La réalisation de soi dans le travail L'homme se distingue donc de l'animal par sa qualité de sujet, c'est-à-dire sa capacité à s'autodéterminer et à agir sur le monde qui l'entoure. Il est capable de transformer la nature de façon consciente et volontaire pour qu'elle lui soit utile : c'est ce qu'on appelle le travail. Le produit du travail est alors l'extériorisation, l'objectivation d'une intention humaine. [...]
[...] Ne faut-il pas alors distinguer conscience de soi et connaissance de soi ? Comment être libre s'il existe une part d'inconnu en nous ? 1 La thèse de l'inconscient Il y a des états qui témoignent d'une activité psychique qui ne se confond pas avec la conscience. Ainsi avec des oublis, de la distraction, des évanouissements ou encore des rêves, l'homme semble vivre dans un état d'inconscience. Il y aurait donc une part psychique en moi qui m'échappe. Lorsque j'ai conscience que je suis, je n'ai pas nécessairement conscience de ce que je suis ; cette conscience n'est pas une identification. [...]
[...] Au contraire, il est constitué par elle. En effet, selon l'existentialisme sartrien, l'homme a ceci de particulier que son existence précède l'essence, ce qui signifie que l'homme existe d'abord et se définit ensuite. Autrement dit, ce sont ses actes qui le définissent, et comme l'homme est toujours soumis au devenir, on ne peut le qualifier définitivement. Il est indéfinissable. Exister consiste alors à se choisir, à être libre en dépassant ce qui pourrait être la définition de son essence. Ainsi l'homme n'est pas libre mais en perpétuelle libération Et c'est cette libération perpétuelle qui permettrait d'affiner la conscience de soi. [...]
[...] Ainsi, pour Hegel la conscience vient à soi-même par la médiation du travail. En travaillant, la conscience bute sur un objet extérieur, elle est obligée de différer son désir, dont l'assouvissement ne peut être immédiat. Mais par le biais de ses capacités, elle façonne l'objet, l'assujettit à elle. L'objet, ainsi transformé, devient la marque, l'expression de ce qu'elle peut faire, de ce qu'elle est. De la même manière, un enfant a du plaisir à lancer des cailloux dans l'eau pour pouvoir contempler son œuvre. [...]
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