« Conscience signifie choix ». Voilà comment Bergson définit la conscience en en faisant d'emblée un axe de la liberté humaine. Ainsi à la question qui demande si la conscience est source de liberté ou de contrainte, on serait tenté de répondre immédiatement qu'elle est avant tout une source de liberté.
Cependant on parle de mauvaise conscience, de cas de conscience, de conscience malheureuse laissant entendre que l'homme qui la développe connaît à cause d'elle des contraintes. Loin de ne laisser que la liberté s'exprimer, elle interdit toute immédiateté spontanée empêchant de fait l'homme de faire ce que bon lui semble (...)
[...] En effet, la conscience ne nous donne jamais de solution toute faite. Ainsi l'homme est condamné à être libre (Sartre). C'est la conscience qui le condamne à cette liberté devenant par là contrainte puisque l'homme porte aussi le poids de sa responsabilité. Non seulement l'homme peut se tromper et se trompe souvent du fait que le réel est obscur, mais en plus l'homme est conscient qu'il peut se tromper et qu'il est faillible. Sa connaissance du monde n'est jamais complète et plus cette connaissance progresse plus l'homme prend conscience de ce qu'il ne sait pas, de ce qu'il pourrait faire. [...]
[...] La conscience est donc un axe de liberté réelle pour l'homme puisque c'est elle qui le libère de l'immédiateté du monde sensible. Pour autant, n'est-ce pas dans cette séparation qui laisse une place pour la réflexion que se trouve la dimension contraignante de la conscience ? II) La conscience n'est pas que liberté puisqu'elle est aussi synonyme de poids. De fait et contrairement à l'instinct qui indique toujours clairement à l'animal ce qu'il doit faire, la conscience nous laisse choisir et nous sommes susceptibles de nous tromper. [...]
[...] Pour autant n'est-ce pas justement par l'existence de cette contrainte que l'homme peut accéder à une réelle liberté ? III) La conscience est primordialement savoir, savoir de soi quand la conscience est conscience de soi. Cette connaissance est à la fois le lieu de la liberté et celui de la contrainte. En effet, l'homme est libre du fait tout simplement que comme être conscient, il choisit et même se choisit. Pour autant, l'homme sait et ne peut jamais faire comme s'il ne savait pas. C'est alors que la conscience devient pour lui une contrainte. [...]
[...] Ainsi, la conscience devient la source d'une véritable liberté qui s'appelle l'autonomie. Par cette autonomie, l'homme devient capable de se donner des obligations et il manifeste ainsi sa liberté. C'est par la conscience morale que l'on peut vérifier que la conscience est bien une source de liberté. En effet, c'est bien sous forme de contrainte qu'elle s'énonce à l'homme. On appelle cette contrainte un impératif. Pour autant l'homme reste libre de désobéir à cet impératif quitte à en éprouver de la mauvaise conscience et du remords. [...]
[...] Avec la conscience, l'homme est capable de se distinguer de son environnement. Il peut donc se placer dans le monde des objets comme un sujet qui peut en disposer comme bon lui semble. L'homme peut en effet aménager le monde pour en faire son monde et s'y sentir chez lui. Il peut également dominer le monde et se positionner comme maître et possesseur de la nature (Descartes). Cela est d'autant plus vrai que la conscience permet aussi la connaissance du monde dont l'homme peut user encore plus efficacement. [...]
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