Cependant, et si ne subir aucune contrainte peut être une façon d'accéder au bonheur, on peut remettre en cause cette définition de la liberté. Chacun en fait l'expérience quotidiennement : notre liberté n'est pas sans limites et pour autant, nous n'en sommes pas absolument malheureux (...)
[...] Cette façon de concevoir la liberté en fait également une des dimensions du bonheur pour l'homme qui ressent immédiatement un plaisir à ne pas être contraint de l'extérieur. Ce qui le montre le plus précisément, c'est la condition de l'esclave qui est dans le malheur le plus total du fait qu'il est sous la domination d'un maitre auquel il appartient. Le malheur de l'esclave provient donc primordialement de son absence de liberté qui s'exprime par le fait de ne pas s'appartenir et par contraste, le premier degré du bonheur réside dans le fait de se sentir libre en éprouvant le sentiment de faire ce que l'on veut. [...]
[...] C'est cette condition de l'homme qui oblitère grandement et dangereusement pour lui, l'accession au bonheur qui, s'il est de fait toujours possible, n'en reste pas moins toujours à venir. En effet, si être pour l'homme c'est se faire, cela signifie que rien ne lui est jamais acquis et que les moments de bonheur qu'il peut voler à sa condition d'être humain, ne sont jamais définis et sans remise en cause. Cette instabilité du bonheur pour l'homme provient essentiellement de sa condition d'être libre. [...]
[...] On pense en effet qu'on serait plus libre et plus heureux si on faisait toujours ce que nous voulons quand nous le voulons. Cependant, quand chacun fait ce qui lui plait, il fait souvent ce qui déplait à d'autres et cela ne s'appelle pas un état libre énonce Rousseau dans ses Lettres écrites sur la montagne (VIII). Que veut- il signifier sinon que faire ce que l'on veut c'est pour chacun l'aliénation et pour tous le malheur ? En effet, quand chacun fait ce qui lui plait, il ne le fait que pour autant que les autres l'acceptent. [...]
[...] Du fait que l'homme est libre, il ne possède aucun concept du bonheur qui est une notion éminemment relative aussi bien dans le temps que dans l'espace et ceci aussi bien pour un individu que pour une collectivité. En ce sens, on peut conclure que la liberté et le bonheur sont compatibles de par le fait que la liberté est nécessaire au bonheur. Cependant, c'est la liberté elle-même qui oblitère l'accession au bonheur qui peut parfois se transformer en mirage. Le bonheur, même quand il est là, n'est en effet jamais acquis. Il faut toujours y travailler et ceci par la présence de la liberté. [...]
[...] La liberté et le bonheur sont-ils toujours compatibles ? Enfin les vacances ! Quel bonheur de pouvoir librement occuper mes journées Voilà une phrase que l'on entend souvent et qui laisse penser que la liberté et le bonheur vont de paire. Il semblerait donc d'emblée que la liberté et le bonheur soient toujours compatibles. Cependant, et si ne subir aucune contrainte peut être une façon d'accéder au bonheur, on peut remettre en cause cette définition de la liberté. Chacun en fait l'expérience quotidiennement : notre liberté n'est pas sans limites et pour autant, nous n'en sommes pas absolument malheureux. [...]
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