Dissertation de Philosophie autour de la notion de liberté et de son rapport avec le refus. Se libérer, est-ce forcément aller contre ce qui existe ? Est-ce seulement s'émanciper, se détacher de ces choses qui nous entravent ? Ou n'y a-t-il pas une autre dimension, positive cette fois de la liberté ?
[...] Dans le chapitre VI du 1er livre, il établit un pacte qui forme le peuple sous la forme suivante : une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant Il s'agit donc de s'unir en une unité associative tout en demeurant son propre maître, dans le but de sa propre conservation et de celle de ses biens. La solution, ce contrat social, entraîne un passage de la liberté naturelle à la liberté conventionnelle. Les droits, auparavant illimités, sont desormais régis par les lois. [...]
[...] Néanmoins, si la liberté n'est que refus, si elle s'affranchit de toute contrainte, alors elle n'est plus, car la liberté s'appuie sur les obstacles qui la portent, d'où l'importance d'une juste mesure, un entre- deux En effet, bien que la liberté prenne d'abord la forme d'un refus, elle ne s'épanouit pleinement que lorsqu'elle se fait constructive, que l'exercice complètement libre de la raison fait de l'individu un être autonome. * * * L'idée de refus fonde la notion de liberté. En effet, la liberté est avant tout une puissance d'arrachement, de détachement de ce qui l'entrave. Se libérer consiste à s'opposer à toutes les contraintes. La liberté est ici considérée comme une notion négative. Ce modèle de la liberté comme absence de toute opposition se retrouve chez Hobbes, dans le Léviathan. [...]
[...] Toutes les contraintes sont considérées comme des entraves à la liberté dont il faut se défaire. Ici, la liberté est donc prise au sens d'indépendance, concept négatif s'il en est, puisqu'il s'agit littéralement de la non-dépendance de l'absence de toute contrainte. Si toute liberté est refus, cette opposition permanente aboutit à considérer les institutions du pouvoir étatique comme une contrainte dont il faut se débarasser. L'état, les lois, les forces de l'ordre, mais aussi les conventions sociales, sont autant d'éléments qui briment l'indépendance. [...]
[...] * * * L'exclusive que présente dans la question Toute liberté n'est-elle que refus ? suggère que la liberté se limite à une démarche de négation, de rejet. Bien que, dans une première approche, ce refus total soit entrepris dans le but d'atteindre ou de preserver une liberté absolue, cette démarche se révèle finalement inféconde. En effet, limiter la liberté à une entreprise négative la condamne nécessairement. Deux idées sont ici à développer : tout d'abord que trop de liberté annihile la liberté, et ensuite que l'absence totale de contrainte ne peut être qu'improductive, puisqu'il existe une facette positive de l'obstacle. [...]
[...] Le combat est donc à mener contre l'ordre établi, en refusant l'ordre imposé. La liberté est donc en premier lieu un refus, une mise en tension par rapport aux obstacles qui se présentent. On parle d'indépendance, puisque c'est le rejet de toute contrainte, la conception de la liberté comme enfin depourvue de ses entraves. Mais la liberté, au-delà de ce refus premier, est constament menacée, et doit être un combat permanent. Le refus n'est pas uniquement un acte fondateur de la liberté, c'est un acte perpétuel, garant de la sauvegarde de cette liberté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture