On invoque fréquemment le libéralisme aujourd'hui, mais sait-on exactement de quoi on parle ? Il semble en effet y avoir des idées libérales et peut-être même des libéralismes : en quel sens peut-on parler "du" libéralisme ? Quelle évolution peut-on dessiner et, en particulier, peut-on unifier un libéralisme "originel" et le "néo-libéralisme" ?
De plus, le libéralisme apparaît d'une part plutôt comme un projet politique et d'autre part comme un mode d'analyse de l'économie voire comme un programme économique : est-il possible d'unifier ces différents aspects du libéralisme, ce qui apparaît comme d'autant plus problématique que le discours originel du libéralisme - discours politique - semble oublié et s'est aujourd'hui effacé au profit du discours économique, du moins dans sa conception commune. Enfin peut-on vraiment concevoir la modernité indépendamment du libéralisme ou en d'autres termes, le critiquer est-ce refuser la modernité ? (...)
[...] Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, collection Pluriel, Hachette littérature Michéa, La double Pensée, retour sur la question libérale, Champs-Essais, éditions Flammarion Ch. Melman, L'Homme sans gravité, Folio-essais Une anthologie très utile : P. Manent, Les Libéraux, collection Tel, éditions Gallimard Quelques textes essentiels : Locke, Second Traité du gouvernement civil. Spinoza, Traité théologico-politique, chap. XX. Montesquieu, L'Esprit des lois, livre XX. Tocqueville, De la Démocratie en Amérique: "de quelle espèce le despotisme les nations démocratiques ont à craindre" (fin tome II). [...]
[...] Le discours des opposants au libéralisme, qu'ils soient révolutionnaires ou réformistes, apparait souvent comme contradictoire. Conclusion (bilan et perspectives) : Construit sur le refus des idéologies, le libéralisme s'est imposé et semble inséparable de la constitution des sociétés occidentales contemporaines. Cependant les problèmes qu'il rencontre (économiques, politiques, sociaux, écologiques) ne sont peut-être pas étrangers au refus d'une réflexion sur les fins qui laisse les individus désemparés ; il n'est pas sûr que ces difficultés puissent être résolues extérieurement par une "régularisation" et une "moralisation" extrinsèques qui sont pat définition contradictoires avec ses principes, ni par une auto-régularisation interne (il s'agit peut-être là d'une croyance, ce qui révélerait la nature également "idéologique" du libéralisme, qui prétend pourtant rejeter toute idéologie). [...]
[...] Ont alors lieu des ruptures religieuses, même si la religion ne semble faire office que de prétexte Chaque souverain va donc se positionner face à la religion, mais tout va devenir confondu tant du point de vue religieux que politique et les guerres de religion vont ainsi se transformer en guerres civiles. Le libéralisme, originellement, se présente comme une tentative de réponse à ce problème. Hobbes et la fondation de l'État Le contexte historique : Hobbes est contemporain de ces conflits religieux. [...]
[...] Elle doit être réalisée par un État axiologiquement neutre et qui est donc laïc ; il faut certes une politique, mais s'il y a une politique elle se doit d'être neutre (Michéa p. 37). L'État est donc pensé comme "moindre mal" de moins en moins nécessaire au fur et à mesure que les relations humaines se pacifient (Montesquieu Cf. Manent p. 153-155 : l'homme est d'abord un propriétaire et un travailleur et c'est par le biais de sa monnaie et de sa recherche du profit personnel que tout va s'articuler autour de lui sans logique d'opposition ou d'abus) et que le système s'autorégule. [...]
[...] c'est d'abord d'assurer la survie des hommes et leur vivreensemble. On va se méfier des gens qui prétendent pouvoir faire notre bonheur, et donc des idéologies Ce refus de se prononcer sur les finalités philosophiques ou religieuses de l'organisation de la société va de pair avec de la distinction du moral et du politique (Marient, chap. II). Il s'agit d'abord de régler toutes les questions pouvant menacer l'ordre civil, d'éviter la guerre. Autrement dit, du point de vue libéral, un pouvoir faible est un pouvoir dangereux ; il faut donc se garder d'un pouvoir anarchique ou fanatique prétendant pouvoir assurer le Salut. [...]
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