Dans une première partie, nous essayerons de voir les liens pouvant exister entre la philosophie de l'altérité avec comme pivot la notion de Visage, Visage "qui est visitation et transcendance" et la judaïté de E.Lévinas. Dans l'humanisme d'un autre homme, E.Lévinas affirme " Etre à l'image de Dieu ne signifie pas être l'icône de Dieu mais se trouver dans sa trace." Dans une deuxième partie, nous montrerons comment il parvient à cette affirmation, pour cela nous reprendrons certains concepts clefs de sa ...
[...] L'AUTRE TRACE DE L'INFINI II-1 LA RUPTURE DE LA TOTALITE PAR L' EPIPHANIE DU VISAGE D‘AUTRUI La Totalité Pour Lévinas, dans l'histoire de la philosophie, la totalité a été comme une tentative de synthèse universelle, une réduction de toute expérience, de tout ce qui est sensé, à une totalité où la conscience embrasse le monde, ne laisse rien d'autre hors d'elle, et devient ainsi pensée absolue. La conscience de soi est en même temps la conscience du tout Ethique et Infini, page 69. Dans cette perspective égologique, l'autre n'est plus que le décor du moi. [...]
[...] E.Lévinas est juif, juif lituanien héritier spirituel du Gaon de Vilna, grand talmudiste. Il connaît parfaitement la Bible et le Talmud, il dira d'ailleurs que la Bible est essentielle à la pensée car elle conduit le lecteur toujours au-delà de ce qu'il croit savoir. Il pense que la Bible n'a pas encore révélé tout son penser, en particulier la mise en relief de l'altérité. E. Lévinas est aussi un juif de l'après Shoah, profondément meurtri par ce drame, " tumeur dans la mémoire". [...]
[...] Dans une philosophie de la totalité, l'autre a donc sa place mais il est pris et com-pris dans le même Il est réduit à un instrument de mon épanouissement. Autrui devient un simple moment de moi-même mais il ne peut être radicalement autre au point d'être un je autonome par rapport à moi. Nous pourrions dire que l'idéal de la totalité demeure toujours dans l'accomplissement de soi par l'intériorisation de l'autre, c'est à dire la réduction de l'Autre au Même. Dés lors comment protester contre cette totalité qui nous enferme dans notre propre cercle intérieur et, comment en sortir ? 1.2 La rupture de la Totalité. [...]
[...] Le regard d'autrui m'appelle à cette responsabilité éthique. Quand je réponds à cet appel je ne suis jamais quitte avec autrui, je peux jamais dire que j'ai tout fait pour l'autre, je peux toujours faire quelque chose de plus; et c'est dans l'infini de la responsabilité que je témoigne que l'infini existe. Nous avons vu que la rencontre de l'autre est épiphanie, c'est donc dans ce face à face que l'être sort de lui-même pour s'ouvrir à Autrui refusant ainsi de rester dans ce cercle narcissique de l'intériorité. [...]
[...] Le Moi, qui est un être fini et mortel, a cette capacité extraordinaire d'accueillir l'idée d'infini. Dans cette pensée où celle-ci pense plus qu'elle même; où le mouvement même de sa propre pensée est extradée au-delà d'elle-même, comme un nœud paradoxal. Ce noeud paradoxal est, selon Lévinas, celui-là même que Descartes a mis en lumière dans sa troisième Méditation, qui traite de l'idée de l'infini en moi Il s'agit pour Descartes de prouver l'existence de Dieu en montrant que, si moi créature finie, suis capable de penser l'idée de l'infini (que la pensée peut produire quelque chose qui le dépasse) c'est que celle-ci a été mise en moi par un être réellement infini. [...]
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