Le texte est articulé de la manière suivante : en premier lieu Descartes expose sa thèse en définissant les « âmes vulgaires » et les « âmes nobles » tout en les comparant, puis il accorde la seconde partie de l'extrait à la démonstration de sa thèse, présentée par les divers agissements des âmes nobles dans leur quotidien ainsi que l'impact de ces actes sur leurs humeurs et leurs consciences. Il conclut son raisonnement sur le fait que ces âmes résistent moralement et physiquement aux maux extérieurs.
[...] Cet extrait de la Lettre à Elisabeth illustre la thèse de Descartes selon laquelle la raison doit rester maîtresse des passions humaines pour ne point avoir de conséquences extrêmes sur notre perception du quotidien. Ainsi la raison nous éviterait le malheur et la tristesse. D'autres philosophes se sont pourtant interrogés à propos des passions et sont parvenus à des fins plus nuancées : au lieu de réprimer complètement les désirs, le fait de les hiérarchiser entre eux pour en interdire certains, trop néfastes ou irréalisables et en accorder d'autres, utiles et nécessaires, permettrait un assouvissement partiel de ceux-ci et en cela l'accès à un bonheur différent de celui provoqué par l'entraide et l'empathie. [...]
[...] D'après Descartes, les passions doivent être maîtrisées par la raison. En effet, cette idée selon laquelle les passions sont néfastes à l'homme et doivent être contrôlées pour ne point empiéter sur son bonheur est très répandue chez les philosophes. On peut cependant y accorder un intérêt nuancé : d'autres thèses existent, notamment celle exprimant le besoin qu'à l'homme de passions. Si l'on suit l'exemple de Descartes, on peut aisément l'accorder avec la thèse de Platon selon laquelle mieux vaut l'ordre plutôt que les désirs sans fins. [...]
[...] Le comparant au lieu met en opposition la précédente définition des âmes basses et celle des grandes âmes qui prend forme dans cette partie du texte. Ces dernières ont des raisonnements si forts et si puissants que leur raison reste maîtresse de leur être. Cette idée est la thèse du texte. C'est donc en ces raisonnements qu'elles trouvent la force de résister à leurs passions. A propos de celles-ci, Descartes les dit plus violentes que celles du commun justement à cause de ces raisonnements qui apportent de nouveaux savoirs et stimulent vivement le désir intellectuel. Les afflictions leur servent [ . [...]
[...] ] Descartes définit les âmes vulgaires pour pouvoir les comparer aux âmes nobles. Il introduit son point de vue à l'aide du verbe sembler ce qui adoucit les traits de l'argumentation et permet au lecteur de ne pas se sentir agressé par ses propos. Le terme âme que l'on retrouve tout au long de l'extrait désigne une inconnue de genre humain, qualifiée tantôt positivement par l'adjectif grand et tantôt négativement par l'adjectif vulgaire Le superlatif qui apparaît dans les plus grandes âmes met en valeur leur importance et leur rareté tandis que les autres âmes sont simplement basses et vulgaires sans ajout de superlatif, ce qui désigne en cela une plus large catégorie d'individus. [...]
[...] Quand Hegel dit que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion il nous montre en quoi ces désirs impulsifs sont aussi productifs et nécessaires à l'activité humaine. Un inventeur qui n'aurait pas eu le désir de faire dorer son pain n'aurait pas inventé le grille-pain. Si les passions sont nécessaires à l'évolution technologique et à toutes sorte d'autres innovations, elles sont aussi essentielles à l'activité humaine en générale. Selon cette thèse, réprimer nos passions serait un acte de la régression puisqu'en les empêchant on réprimerait avec le progrès et l'évolution humaine. [...]
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