Nous vivons en société, c'est un constat permanent et universel. Or la société peut nous apparaître parfois pesante (par ses lois, etc.), au point que se présente la séduction de la vie solitaire, dont nous devinons cependant vite qu'elle est utopique. Mais est-ce seulement parce que nous aurions ainsi du mal à survivre ? La société ne comble-t-elle que nos besoins élémentaires, ou nous apporte-t-elle d'autres satisfactions que ce qui est relatif à un intérêt immédiat ? (...)
[...] Ici, l'apport fondamental de la vie en société concerne donc l'instauration d'un système de droit, jusqu'alors inexistant, et à partir duquel tout citoyen bénéficie d'une égalité (puisque la loi est la même pour tous) qui efface les inégalités antérieures (notamment physiques). On peut objecter qu'il n'y a là qu'un ensemble de considérations théoriques, et que, dans la réalité, toute société reste plus ou moins éloignée d'un tel modèle : il y surgit d'autres formes d'inégalités, et l'égalité de tous par la loi est un beau rêve démocratique, que l'actualité peut inlassablement dénoncer comme tel. [...]
[...] La société ne comble-t-elle que nos besoins élémentaires, ou nous apporte-t-elle d'autres satisfactions que ce qui est relatif à un intérêt immédiat ? I. La nécessité initiale Chacun peut aisément retrouver, dans son expérience quotidienne, les faits qui justifient la vie en société II suffit d'imaginer que, ne serait-ce que pour se nourrir, on ne puisse plus faire appel aux autres tout individu est alors contraint de produire tout ce dont û a besoin On peut évidemment faire le même constat pour ce qui concerne les vêtements (même élémentaires), l'habitat, la sécurité, etc Il n'est donc pas surprenant que, dès le début de la réflexion politique (chez Platon notamment), on souligne que la société offre aux hommes de quoi vivre plus facilement C'est la division du travail dans la collectivité qui autorise une production de meilleure qualité et plus abondante , c'est la communauté qui défend ses membres contre les dangers extérieurs , c'est, plus radicalement, l'union des hommes qui leur permet d'obtenir de la nature de quoi survivre Ainsi le passage à la vie en société apparaît comme nécessaire, parce qu'il est fondamentalement utile à la survie il l'assure en la rendant plus facile, en supprimant des risques et des efforts De ce point de vue, on peut considérer que c'est bien l'intérêt (même si, sur le moment, il n'est sans doute pas très conceptualisé) qui détermine l'existence de la première collectivité. [...]
[...] L'entrée en société a donc l'intérêt de remplacer ses seules forces par l'addition des forces de tous, et ainsi de garantir la sécurité, en même temps qu'elle permet une première organisation du travail également bénéfique. Mais il n'y a dans de telles affirmations rien encore de très original. Ce qui l'est bien davantage, c'est la façon dont Rousseau pose le problème concernant la nature de ce qui doit venir compenser la disparition de l'indépendance naturelle. Elle est remplacée, dit-il, par une liberté authentique, parce que désormais garantie par la loi. [...]
[...] Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ? Introduction Nous vivons en société, c'est un constat permanent et universel. Or la société peut nous apparaître parfois pesante (par ses lois, etc.), au point que se présente la séduction de la vie solitaire, dont nous devinons cependant vite qu'elle est utopique. Mais est-ce seulement parce que nous aurions ainsi du mal à survivre ? [...]
[...] L'autre n'est plus seulement le voisin ou l'ennemi potentiel, il devient le permanent collaborateur d'un mode d'être qui ne peut se maintenir que si la collectivité existe, et qui caractérise l'homme authentique. C'est-à-dire tout autre chose qu'un solitaire : un vivant pour lequel la présence de l'autre est devenue une nécessité, parce qu'elle l'enrichit ou le complète. Conclusion Une fois acquise, la dimension sociale de l'être humain excède rapidement l'intérêt immédiat. Elle crée de nouveaux besoins, très au-delà des nécessités naturelles, et produit de nouveaux pôles d'intérêt. [...]
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