Pourquoi nous trompons-nous ? Quelle est l'origine de nos erreurs ? Pourquoi nos raisonnements sont-ils parfois incohérents ou faux ? Le problème est d'importance : car cerner l'origine de nos erreurs, c'est pouvoir y remédier et avancer ainsi plus sûrement dans le chemin vers la vérité. Or l'origine de nos erreurs est, pour Leibniz (et c'est la thèse du texte), d'ordre psychologique ou, si l'on veut, moral (...)
[...] Leibniz, Remarques sur Descartes : l'origine des erreurs Commentaire de Philosophie portant sur un extrait des Remarques sur Descartes de Gottfried Wilhelm von Leibniz relatif à l'origine des erreurs. Texte étudié «L'origine de toutes les erreurs est, en un certain sens, la même que celle des erreurs de calcul, qui arrivent aux arithméticiens. En effet, il arrive souvent qu'à défaut d'attention ou de mémoire, nous faisons ce qu'il ne faut pas faire ou que nous omettons ce qu'il faut faire, ou bien que nous croyons avoir fait ce que nous n'avons pas fait, ou que nous avons fait ce que nous croyons n'avoir pas fait. [...]
[...] Trouver l'origine des erreurs de calcul, c'est donc trouver l'origine de l'erreur en général. Toute la première partie du texte s'attache donc à cette analogie (ligne 1 à 10) tandis que la seconde partie en déduira le remède, aussi bien dans le domaine théorique de la connaissance (ligne 10 à 14) que dans celui pratique de l'action (ligne14 à fin). L'arithmétique est faite d'un lexique (les nombres) et d'une syntaxe (les règles d'addition, soustraction, etc . Calculer, c'est donc user de manière définie à l'avance des règles, de façon à convertir les nombres les uns par les autres pour arriver à un résultat immanquable. [...]
[...] Le problème est d'importance : car cerner l'origine de nos erreurs, c'est pouvoir y remédier et avancer ainsi plus sûrement dans le chemin vers la vérité. Or l'origine de nos erreurs est, pour Leibniz (et c'est la thèse du texte), d'ordre psychologique ou, si l'on veut, moral : c'est le "défaut d'attention ou de mémoire" ; nous ne sommes pas assez réfléchis, pas assez consciencieux, et ainsi nous errons, nous tombons dans l'erreur (du latin "errare" : errer). Ce n'est donc pas la raison elle-même qui est en cause, mais la manière dont nous en usons dans notre investigation du réel. [...]
[...] Ainsi l'esprit s'habitue à ne pas se laisser facilement distraire par les sensations externes ou par ses imaginations et ses affections propres, mais à rester maître de ce qu'il est en train de faire, à conserver sa faculté critique ou, comme on dit communément, son pouvoir de faire retour sur lui-même, de manière à pouvoir, tel un moniteur étranger, se dire sans cesse à lui-même : vois ce que tu fais, pourquoi le fais-tu actuellement ? "la matière et la forme" : le contenu et l'enchaînement du raisonnement. "moniteur" : quelqu'un qui avertit, conseille. Leibniz : Remarques sur Descartes Commentaire du texte Analyse du sujet L'erreur : un jugement faux, c'est-à-dire non conforme aux règles de la logique (incohérent), et/ou non conforme à l'objet jugé. Ce texte se rapporte donc implicitement au thème de la vérité, aussi bien formelle que matérielle. Pourquoi nous trompons-nous ? Quelle est l'origine de nos erreurs ? [...]
[...] L'analogie entre les erreurs de jugement en général et les erreurs de calcul semble légitime : le jugement est en effet le résultat d'un enchaînement de propositions selon un lexique (les mots) et une syntaxe (la grammaire). Mais le texte laisse impensé le problème du rapport entre le langage usuel et le réel, problème que le mathématicien ne rencontre pas. Ce n'est pas un hasard si Leibniz avait le projet d'une langue philosophique universelle, qui serait comme une algèbre de la pensée. [...]
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