Après avoir considéré la perfection de Dieu, il s'agit maintenant pour Leibniz de préciser ce qui découle de cette perfection. L'article 6 du Discours de Métaphysique tente de démontrer que pour cette raison, Dieu ne saurait rien faire hors d'ordre. La distinction commune entre volontés ordinaires et volontés extraordinaires de Dieu n'a en fait pas lieu d'être : en réalité, nous prenons les phénomènes dont la cause nous échappe, en raison de leur complexité, pour des exceptions à la régularité (...)
[...] La ligne de géométrie représente ici le monde que Dieu a choisi, sa construction simple, les voies de Dieu, ses hypothèses, et ses propriétés, l'ensemble des phénomènes. Leibniz a bien conscience de l'inadéquation de ces analogies tirées des mathématiques, qui ne doivent servir qu'à nous donner une certaine image de la perfection divine, ou de sa sagesse, ce qui est identifiable. Il convient alors que les analogies qu'il propose ne saurait nous rendre intelligible l'ordre universel: ce grand mystère dont dépend tout l'univers mais seulement suffire à élever notre esprit assez pour ne plus projeter ce prétendu désordre sur nos ignorances. [...]
[...] L'article 6 du Discours de Métaphysique tente de démontrer que pour cette raison, Dieu ne saurait rien faire hors d'ordre. La distinction commune entre volontés ordinaires et volontés extraordinaires de Dieu n'a en fait pas lieu d'être : en réalité, nous prenons les phénomènes dont la cause nous échappe, en raison de leur complexité, pour des exceptions à la régularité. Tout d'abord, Leibniz énonce une première thèse : tout est conforme à l'ordre universel, et ce qui semble extraordinaire ne l'est qu'à l'égard de notre ordre particulier. [...]
[...] La perfection de Dieu fait qu'il agit toujours de la manière la plus parfaite et pour cette raison, il n'a nul besoin de corriger son ouvrage. Parler des volontés extraordinaires de Dieu n'est ainsi pas bon et contraire à sa gloire, puisque cela reviendrait à convenir qu'il a pu se tromper et que, tout compte fait, il aurait pu mieux faire Une telle pensée, loin de pourvoir à la liberté de Dieu, nous ferait retomber dans la toute puissance arbitraire du Dieu de Descartes. [...]
[...] Par ce passage du simple au complexe, Leibniz montre bien que l'ordre, l'harmonie, se retrouve à tous les niveaux de la réalité et dans tous les champs de l'expérience. Il en conclut : Mais quand une règle est fort composée, ce qui lui est conforme passe pour irrégulier Nous l'entendons bien : tandis que le premier exemple a toute la force de l'évidence, le second l'a déjà moins et le troisième encore moins, car la règle devient toujours plus complexe. [...]
[...] Nous apprenons dans ce texte que Dieu ne peut rien créer sans ordre : il n'y en effet, rien de si difforme, de si bizarre, qui ne puisse abriter une loi simple. A vrai dire, c'est ce que nous montre les mathématiques, même les monstres sont dans les règles (Théodicée III, 242). Un tel principe garantie la bonté, et le caractère louable de Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture