Baruch Spinoza est un personnage qui continue aujourd'hui encore de faire débat.
Sans même s'inquiéter de son œuvre, d'aucuns le disent hérétique, dangereux pour la pensée, d'autres génial parce qu'ayant osé défier les institutions religieuses de son temps. Par delà ces discussions qui n'en sont pas, nous nous intéresserons au Baruch Spinoza penseur, en s'abstenant de tout jugement moral.
Né en 1632 au sein d'une famille juive d'origine portugaise à Amsterdam, Spinoza est très tôt initié par des rabbins à l'étude de l'Ancien Testament et du Talmud.
Vite, il secoue le joug de la scolastique juive et émet des doutes sur l'authenticité des textes sacrés, ce qui lui vaut, alors qu'il a 24 ans, d'être solennellement excommunié de la communauté juive par une déclaration nommé « herem » en hébreu, interdisant à tout membre de la communauté juive de le côtoyer, de l'approcher, mais surtout (et ce dût être la sanction la plus dure pour lui) de le lire. Son destin de libre penseur est scellé. Il est contraint de quitter Amsterdam pour La Haye.
Il continue d'étudier dans les milieux chrétiens libéraux ou il est séduit par la philosophie cartésienne, qu'il étudie passionnément avant de créer son propre système et de critiquer celui par qui il était entré en philosophie.
Pour pouvoir se consacrer à ses activités intellectuelles, il gagne sa vie en polissant des verres de microscope.
En écrivant, dans son œuvre majeure qu'est l'Ethique : « Dieu, c'est à dire la nature », il identifie la divinité au tout du monde réel. Cette vision de la divinité l'a fait, de son vivant, accuser d'athéisme. Le terme de panthéiste qui lui conviendrait davantage est apparu au début du XVIIIe siècle.
Hormis Principes de la philosophie de Descartes, Pensées métaphysiques, Traité théologico-politique ses œuvres, interdites car considérées comme athées et blasphématoires, sont publiées à titre posthume.
Le traité de la réforme de l'entendement, dont le titre original est Tractatus de Emendatione intellectus, est peut être rédigé en 1656 et est publié en 1677 à titre posthume
Baruch Spinoza aura été un pestiféré, ses œuvres auront été interdites tant par sa communauté que par les autres et que par le gouvernement de son pays d'origine.
Mais il aura été un libre penseur, et contre toute attente, un moraliste sévère.
Il est important de préciser que l'œuvre étudiée est inachevée.
[...] L'essence de majorité des choses mobiles et changeantes est le plus souvent révélée à partir de celles des choses singulières mais fixes et éternelles Les valeurs normatives bien et mal ne se donnent donc pas dans l'immédiateté ; bien au contraire, elles sont si trompeuses que, les discerner un travail d'honnêteté intellectuelle est nécessaire. S'il est une chose qui frappe, c'est bien l'honnêteté dont fait preuve Spinoza. Celui-ci n'a en effet pas la prétention de dire qu'il réussit à appliquer tout ce qu'il perçoit pourtant si bien avec son entendement. Un paradoxe est ainsi mis en évidence : de la nécessité intelligible à la nécessité d'existence, il est un fossé que peu traversent, faute de courage. [...]
[...] A nous de nous en arranger avec. Le point de départ du philosophe est la nécessité, plus encore que le désir, d'opérer une réforme de son propre entendement. Ce traité est donc une entreprise qui commence personnellement et va aboutir à une généralisation, méthode de l'acquisition pratique de l'idée vraie. Son ambition est une méthode parfaite, qui concurrencerait le Discours de la Méthode cartésienne. Ainsi qu'il le répète souvent, ce traité n'est pas une philosophie qui s'interroge métaphysiquement sur les causes premières. [...]
[...] "Une lecture du traité de la réforme de l'entendement de Baruch Spinoza, pour une possible quête du vrai à l'ère du soupçon" Parce qu'entrer dans un texte philosophique c'est parcourir les sentiers de la pensée du philosophe, rendus éternels par la magie du livre, il convient pour ce faire de se familiariser avec la personnalité du penseur, avec les évènements de pensée qui ont bousculé sa vision des choses, avec sa vie. Avec lui même, tout simplement. Baruch Spinoza est un personnage qui continue aujourd'hui encore de faire débat. [...]
[...] Il affirme que leurs effets ne dépendent que de l'intention qu'on y met. Buts, ils rendent malheureux, insatisfaits pour la raison qu'ils sont soumis au partage et qu'il est impossible qu'un homme possède toutes les richesses, tous les honneurs et jouisse de tous les plaisirs. Devenus moyens, leur quête ne mène plus à la perte de l'individu qui se détruit, mais à une relativisation apaisante. Entre les deux, la nature même des occurrences les plus fréquentes de la vie n'a pourtant pas changé. [...]
[...] ) et il n'y a point de méthode si une idée n'est donnée d'abord Nous retrouvons cette conception chez Descartes (cf. Annexe que Spinoza critique pourtant dans ce traité avec nombre de propositions anti-cogito. A la fois idée de quelque chose et réalité à part, détachée de l'objet dont elle est l'objet, l'idée se distingue du faux, de ce que l'on ne peut penser, par sa part de réalité (cf. Annexe 1). La distinction vérité/réalité n'est plus si claire et la vérité n'est plus exclusivement une valeur normative, elle doit aussi comporter une part de réalité. [...]
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