Les mots « langue » et « pensée » semblent renvoyer à deux capacités distinctes de l'être humain. D'un côté une activité de l'esprit qui aurait pour fonction de former et combiner des
idées, de construire des raisonnements. Penser, ce serait alors appliquer son activité consciente à un domaine précis, réfléchir ou exercer sa capacité de juger. De l'autre côté une
capacité à articuler des paroles, à prononcer les sons ou les mots du langage qui aurait quant à elle fonction d'exprimer la pensée ou les sentiments de manière sensible, c'est-à-dire vocalement ou encore gestuellement (...)
[...] En effet, la langue est composée de mots, la pensée les assemble et le langage exprime la pensée. C'est du moins ce que nous disons, sans bien nous apercevoir qu'en présentant les choses ainsi, on suppose que nous pensons d'abord, et que nous disons ensuite ce que nous pensons : le langage serait ainsi l'habit de la pensée. Mais une pensée "nue" : une pensée sans mots, peut-elle vraiment exister ? Le sujet conscient, tant qu'il n'a pas formulé ses pensées, demeure enclot dans sa sphère privée, dans son intimité mais qui n'a pas été réfléchie. [...]
[...] Par conséquent, pensée et langue possèdent une vie en constante évolution. Ces vies ne sont pas, comme on pourrait l'entendre, indépendante l'une de l'autre mais liées entre elles. Mais quelle idée nous faisons-nous de la langue ? Pour le sens commun, la langue est une collection de mots dans laquelle nous puisons pour communiquer nos pensées à autrui. Jusqu'à présent, cette définition était valable, parce que nous n'avions pas encore considéré la langue comme une structure globale et surtout comme un système. [...]
[...] Ainsi, tant que l'on considérera le langage comme simple instrument ou véhicule de la pensée, il ne pourra naître le désir d'une étude de la structure des langues, de leur fonctionnement, de leurs propriétés, etc. De ce point de vue, la linguistique a effectué des avancées considérables. Notons que la linguistique différencie nettement langue et langage. La langue est une réalisation particulière de la faculté du langage ; c'est un produit social, un ensemble de conventions. Il est possible de considérer le langage comme pur vecteur de la pensée. [...]
[...] La langue est le vêtement de la pensée invisible. C'est celle qui lui donne forme qui la colore [ ] Les mots langue et pensée semblent renvoyer à deux capacités distinctes de l'être humain. D'un côté une activité de l'esprit qui aurait pour fonction de former et combiner des idées, de construire des raisonnements. Penser, ce serait alors appliquer son activité consciente à un domaine précis, réfléchir ou exercer sa capacité de juger. De l'autre côté une capacité à articuler des paroles, à prononcer les sons ou les mots du langage qui aurait quant à elle fonction d'exprimer la pensée ou les sentiments de manière sensible, c'est-à-dire vocalement ou encore gestuellement. [...]
[...] Il est aussi possible de remettre en cause le statut instrumental du langage, sa fonction de représentation objective des choses, et se confier dès lors au langage poétique qui n'est pas un langage dont dispose l'homme, mais qui au contraire dispose de l'homme. Cette reconnaissance des pouvoirs du langage sur la pensée s'étend à la culture dans son intégralité. Le langage permet à l'homme de construire un monde structuré à l'intérieur duquel prennent place ses activités. En conclusion, la pensée, sous sa forme abstraite de concept ou d'idée ne peut se définir indépendamment du langage. [...]
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