Parler la même langue institue-t-il entre les hommes un lien particulier ? Le langage est-il facteur d'identité ? Ne peut-il pas révéler des divisions au sein de la société ?
Dans l'histoire, la langue tisse des liens forts entre les hommes car c'est la trame d'une culture commune. Le fait de parler la même langue instaure une identité culturelle, une identité politique même. C'est autour de la langue, à partir de la langue que se forge l'identité nationale en particulier lorsqu'elle est menacée (Belgique, Canada).
Le fait que c'est autour de la langue que se forge l'identité nationale est quelque chose de voulu depuis la Révolution française. L'abbé Grégoire en 1794 explique que la France, c'est 30 patois différents. La France en est encore à la Tour de Babel. Il y a la volonté des révolutionnaires d'uniformiser la langue de cette grande nation, de faire du français la langue de la révolution, la langue du changement, la langue de la liberté.
L'école de Jules Ferry s'inscrit totalement dans cette logique puisque l'on interdit à l'école républicaine les enfants qui parlent le patois. L'école doit promouvoir, valoriser la langue de la République pour forger une identité nationale (...)
[...] Le langage est forcément connoté. La façon de s'exprimer se rattache à des niveaux de langue différents. Lorsque l'on est magistrat, on doit être sensible à cela. La langue est un des facteurs sociaux autour desquels se nouent des rapports de domination. Les rapports de domination se renforcent et s'étendent par le langage et avec le langage. Dans L'esquive d'Abdelatif KECHICHE, un groupe de jeunes élèves de classe de 4e dans un collège de banlieue parisienne parle, entre eux, vite, mélangeant verlan et arabe, langage difficile d'accès. [...]
[...] Le langage est-il facteur d'identité ? Ne peut-il pas révéler des divisions au sein de la société ? Dans l'histoire, la langue tisse des liens forts entre les hommes car c'est la trame d'une culture commune. Le fait de parler la même langue instaure une identité culturelle, une identité politique même. C'est autour de la langue, à partir de la langue que se forge l'identité nationale en particulier lorsqu'elle est menacée (Belgique, Canada). Le fait que c'est autour de la langue que se forge l'identité nationale est quelque chose de voulu depuis la Révolution française. [...]
[...] Dans le protestantisme, l'une des premières volontés des protestants était de traduire la Bible en langue vernaculaire, en langue courante et pas en latin, de matière à ce que ce texte soit le plus accessible possible à l'ensemble des fidèles. Le discours coranique puise dans la langue arabe qu'il a transformé profondément, durablement. Ferdinand DE SAUSSURE (deuxième moitié du XIX siècle) distingue le langage comme capacité humaine et la langue comme réalité sociale particulière. Il distingue le signifiant et le signifié. [...]
[...] Le langage est un instrument de pouvoir politique. ORWELL : langage de Big Brother pour substituer à la langue naturelle, un code artificiel, le novlangue parce que la langue conditionne la pensée. Big Brother professe que la révolution sera complète quand le langage sera parfait. Se rendre maître du langage c'est se rendre maître des autres. Le but du novlangue est de faciliter la révision permanente de l'histoire en rendant incompréhensibilité tous les documents antérieurs à la révolution et de rendre impossible toute pensée contestataire. [...]
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