Pour comprendre une œuvre d'art, faut-il posséder certains codes culturels ? De manière générale, cela nous amène à nous poser la question suivante : l'art est-il un langage universel ? Nous verrons dans un premier temps que, selon certaines définitions purement théoriques, une réponse affirmative est envisageable. Mais, comme nous le verrons ensuite, cette idée se heurte à la pratique et aux réalités sociales multiples.
[...] De manière générale, cela nous amène à nous poser la question suivante : l'art est-il un langage universel ? Nous verrons dans un premier temps que, selon certaines définitions purement théoriques, une réponse affirmative est envisageable. Mais, comme nous le verrons ensuite, cette idée se heurte à la pratique et aux réalités sociales multiples. En effet, il est tentant d'envisager l'art comme une pratique universelle, transcendant les cultures. Il est tout d'abord indispensable de faire le point sur certaines définitions. Qu'est-ce que l'art ? Doit-il être forcément beau ? Si oui, que signifie cette notion de Beau ? [...]
[...] Rien n'est plus insupportable pour un bourgeois que d'être assimilé à un pauvre. Un phénomène similaire est observable dans ce que l'on appelle l'art contemporain. Il s'agit de la discipline dans laquelle la fracture entre art populaire et art élitiste est si visible qu'elle est rentrée dans la culture populaire en tant que stéréotype. C'est le sujet du film de Dany Boon, La Chtite Famille, et c'est au cœur du comique de nombreuses scènes du film Intouchables. L'idée est la suivante : l'art contemporain, par sa nature, ne rentre pas dans la définition du Beau de Kant. [...]
[...] De ce point de vue donc, l'art constitue également un langage universel en ce qu'il répond à des besoins matériels. La beauté ou la précision de l'ouvrage importent peu ici. Que l'on considère la période pré ou post-Renaissance, il est tout à fait possible d'affirmer que l'art possède une portée universelle, et peut donc à ce titre être appréciée par des personnes possédant des codes culturels différents. La réalité est cependant plus complexe, comme nous allons le voir à présent. [...]
[...] On pense à certaines merveilles architecturales, comme les cathédrales par exemple. Les grandes constructions, de l'Antiquité jusqu'au Moyen Age, tout comme les œuvres d'art plus tardives, avaient pour but d'affirmer la supériorité d'une civilisation, d'une culture sur les autres. Même après l'émergence des Beaux Arts, l'art au service du beau sert à affirmer la supériorité de l'espèce humaine sur d'autres, moins intelligentes : il constitue la preuve ultime de l'hégémonie humaine. On a pourtant pour habitude de présenter le concept d'art comme transcendant les clivages culturels. Qu'en est-il vraiment ? [...]
[...] Un coucher de soleil remplit parfaitement ces critères. Si l'on considère donc, sous l'angle des Beaux Arts, qu'une œuvre d'art doit être belle, alors cela nous mène à penser que cette même œuvre est universellement belle, et peut être appréciée par tout le monde, sans distinction culturelle. Ajoutons cela à la vocation universaliste de rayonnement culturel des milieux artistiques européens dans la Renaissance : l'art présente le Beau, et le Beau fait référence aux grandes choses : la Nature ou Dieu par exemple, qui sont des concepts qui se veulent universels. [...]
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