Le langage traduit-il la pensée ?

Thèmes abordés

langage, Pensées, outils, passion, Descartes, Platon, Rousseau, sentiments, aphasie de Wernicke, parole, discours, émotion, Bergson, communication, amour

Résumé du document

Le langage est la capacité que possède un être ou une espèce à s'exprimer ou à communiquer. Ainsi, le langage est considéré comme un moyen de communication permettant de faire part de ses idées, de ses sentiments ou de ses points de vue. On dit qu'il y a langage quand il y a des signes, et d'après le concept linguistique de Saussure, il y a langage quand il y a des signifiants et des signifiés. Cependant, si nous nous intéressons à la pensée, nous pouvons nous demander quels sont les véritables liens entre celle-ci et le langage. En effet, la pensée est définie comme un ensemble de processus par lesquels l'être humain aborde des concepts en fonction, entre autres, de son contact naturel et sociale à la réalité. Ces concepts sont reliés entre eux pour acquérir de nouvelles connaissances.

Le langage est-il donc un moyen efficace nous permettant de véhiculer nos pensées ou est-il la condition même de la pensée ?

Extraits

[...] Pour ce qui est de l'aphasie de Broca, ces personnes ont une perte de la capacité à prononcer ou à écrire les mots et parfois à les comprendre. Pourtant celles-ci ont toujours une pensée et ressentent des sentiments. Dans un autre cas, si nous nous intéressons au langage chez les personnes muettes, celles-ci réussissent et peuvent communiquer grâce à l'écriture, par exemple. Ainsi existe-t-il toujours, malgré l'absence nette de mots, ou de la parole un moyen de communiquer ? Selon Sartre, « rien n'est promis, mais grâce à la littérature nous pouvons relever le défi de l'expression des sentiments ». La littérature est un autre moyen de s'exprimer. [...]

[...] Pour Boileau, le langage permet aussi d'exprimer la pensée. Il en fait par dans L'art poétique, « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». En effet, l'écrivain semble vouloir nous montrer que la parole et la pensée sont indépendantes l'une de l'autre, mais que la pensée précède celle-ci. Ce qui nous renvoie au raisonnement de Descartes, pour qui la pensée était également un outil, permettant de s'exprimer. Le langage comme condition de la pensée En revanche, pour d'autres c'est le langage qui permet à la pensée. [...]

[...] Un sentiment est une composante de l'émotion qui traduit un état physiologique tels l'amour ou bien la haine. Donc pour Bergson, si l'on prend l'exemple des sentiments tels l'amour ou la haine, « le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n'a-t-il pu fixer que l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, de la haine, et des mille sentiments qui agitent l'âme ». Ainsi il y aurait toujours un moyen de s'exprimer, mais exprimer un ou plusieurs sentiments à travers le langage ne serait pas aussi facile que d'exprimer sa pensée. [...]

[...] Ainsi avec le Discours sur l'inégalité, l'auteur prend l'exemple d'un arbre et nous dit que l'on peut l'imaginer de différentes façons. Cela dépend de la personne, puisque qu'aucun de nous, ne pouvons si l'on reprend l'exemple de Rousseau, à partir du mot « arbre » dessiner ou représenter celui - ci de façon identique. Pour lui, « les êtres purement abstraits se voient de même, où ne se conçoivent que par le discours ». Pour Hegel « C'est dans les mots que nous pensons ». Ici, un lien est nécessaire entre le langage et la pensée, mais celui-ci serait tout de même antérieur à la pensée. [...]

[...] Le langage comme outil de la pensée Le langage semble traduire la pensée, c'est ce que pensent certains philosophes, dont Descartes. Avec la lettre au marquis de Newcastle, le philosophe nous fait comprendre que sans la pensée, il n'y aurait pas de langage. Ainsi pour Descartes, un corps à une âme qui permet de penser et qui se différencie totalement de la passion. Un dualisme qui ne nous montre qu'ici le philosophe oppose la pensée et la passion, mais aussi que le langage est lié à la pensée et donc en aucun cas avec la passion. [...]