Personne ne le contestera : dans la vie de tous les jours, le langage sert avant tout à communiquer. Le langage a donc une fonction sociale : on parle de tout et de rien, au moyen d'un téléphone portable, on prévient quelqu'un d'un empêchement, on prend des nouvelles d'un ami…Dans cet usage-là des signes, le langage a un sens immédiat, il est efficace, pratique et utile pour notre vie quotidienne. Mais on peut se demander si le langage n'a pas une utilité plus profonde, plus recherchée, plus cachée. En effet, en usant de la diversité des mots que le langage nous offre, le langage n'est pas le simple code qu'utilisent les animaux comme le grognement d'un chien pour exprimer son mécontentement, mais un ensemble de signes permettant de connaître la vérité des choses, de former sa propre réflexion. Nous sommes donc confrontés à deux usages différents du langage : l'un est pratique et immédiat dans la vie sociale, l'autre est plus philosophique, plus réfléchi et permet la connaissance de la nature des choses. Il faut donc choisir quel statut convient le mieux au langage et à l'homme : celui de l'échange et de la communication ou celui de l'art de penser philosophiquement. Le langage n'a-t-il pas d'autres usages que celui de la communication ? Ne permet-il pas une réflexion plus approfondie mais peut-être aussi de pouvoir maîtriser le sens des mots, de jouer avec leur signification pour pouvoir tromper, embarrasser son interlocuteur ?
[...] On peut séduire une personne avec des jolis mots, des belles phrases Ensuite Hobbes nous signale des abus de la parole lorsque par exemple certains parlent par métaphore et que les autres ne comprennent pas très bien ce qu'ils veulent dire ou encore lorsque d'autres mentent et utilisent des mots à tort. Ou encore lorsque quelqu'un use de la parole pour blesser une personne, pour l'insulter. Le langage a donc une fonction sociale importante car il nous permet de lier des liens, de confier ses sentiments ou problèmes et permet aussi la transmission des connaissances. [...]
[...] Epiménide Le Crétois dit Tous les Crétois sont menteurs. Epiménide dit vrai, alors il ment en disant que les Crétois mentent, mais s'il ment, alors il dit vrai en disant la même chose Le mensonge est donc quelque part inavouable ! Avec ces sophismes on étonne et on trompe son auditoire. Il y a aussi les paradoxes, proches des sophismes, qui trompent sans le vouloir. Prenons le paradoxe du barbier, imaginé par le philosophe logicien anglais Bertrand Russell : Il existe à Séville un barbier différent des autres : il ne rase que ceux qui ne se rasent pas eux-mêmes et il est le seul à le faire. [...]
[...] Mais selon Descartes, l'homme a quelque chose en plus que l'animal n'a pas : la pensée. Au contraire de l'animal, qui agira par instinct et mécaniquement ou alors ne fera que répéter ou effectuer ce qu'on lui a dit de dire ou de faire comme les perroquets ou les ours des cirques parce qu'on les aura conditionnés, l'homme, quant à lui, va penser de par lui-même et, en fonction de sa réflexion, agira. Ainsi nous ne sommes plus dans l'utilité première du langage qu'est la communication ou encore l'amusement, mais sommes bien plongés au cœur de l'art de penser philosophiquement. [...]
[...] On peut également se poser des questions sur sa propre existence : qui suis-je ? Est-ce que je me connais vraiment ou suis-je étranger à moi-même ? Autant de questions que l'individu se pose et autant de sujets autour desquels les hommes débattent et confrontent leurs idées nous laissent penser que le langage permet la formation de notre réflexion. C'est grâce aux mots que l'on peut formuler notre pensée philosophique. Sans cette réflexion qui fait que l'homme se différencie de l'animal, l'homme agirait tel un automate et ce serait alors la loi du plus fort, la loi de la jungle qui aurait le dessus sur l'homme. [...]
[...] -Dans "philosophie, terminale ES, programme 2003, Nathan -"Léviathan"(1956), Hobbes. page 179 l'autre coté du mirroir"(1872) chapitre VI, Lewis Carroll. p.174 Essais"(1595), Montaigne. p.165 -"Lettre au marquis de Newcastle"(1646), Descartes. [...]
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