Jean Starobinski découvre un paradoxe chez Rousseau. En effet il écrit : « L'existence naturelle est le modèle lointain vers lequel se tourne l'homme de la réflexion malheureuse. Rousseau ne peut ignorer qu'en disant le bonheur de l'existence naturelle, la parole attente au silence de l'existence naturelle et devient aussitôt ce qui nous en sépare ». Selon Starobinski, le fait que Rousseau cherche à se rapprocher de l'état de nature et le fait qu'il l'écrive et en parle est contradictoire (...)
[...] Le titre même de son œuvre le prouve puisqu'il s'agit d'un discours Il a donc la volonté de faire découvrir sa pensée à ses semblables. Dans les rêveries du promeneur solitaire il affirme qu'il écrit pour fixer ces états de bonheur qu'il retrouve grâce à diverses procédés comme les rêveries sur une barque, l'écriture ou encore l'herborisation. L'état de nature ne peut donc demeurer puisque l'homme est amené à se perfectionner et puisqu'il éprouve le besoin de partager ses pensées ou de les fixer comme Rousseau le fait lui-même. [...]
[...] Dans Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau tente de retrouver le bonheur vécu en écrivant ces moments de rêveries qui se rapprochent le plus de l'état de nature. Jean Starobinski découvre un paradoxe chez Rousseau. En effet il écrit : L'existence naturelle est le modèle lointain vers lequel se tourne l'homme de la réflexion malheureuse. Rousseau ne peut ignorer qu'en disant le bonheur de l'existence naturelle, la parole attente au silence de l'existence naturelle et devient aussitôt ce qui nous en sépare Selon Starobinski, le fait que Rousseau cherche à se rapprocher de l'état de nature et le fait qu'il l'écrive et en parle est contradictoire. [...]
[...] Ce n'est qu'un état hypothétique inventé par Rousseau. La régression vers ce monde primitif est donc impossible. Il l'évoque ce retour à l'état de nature comme un idéal, à l'image d'un retour à un stade intra-utérin. L'état de nature est donc bien un état non langagier, caractérisé par le silence ; mais Rousseau sait que c'est un état qui n'existe plus, qui n'a probablement pas existé, et qui probablement n'existera jamais Cela n'empêche pas Rousseau d'essayer de s'en approcher le plus possible avec la composition de promenades dans Les rêveries du promeneur solitaire ou en le définissant dans Le discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. [...]
[...] L'état de nature selon Rousseau Pour Rousseau l'état de nature est l'état dans lequel vivait l'homme avant la création de la société. Dans cet état il n'y avait pas d'autorité, aussi chaque individu était libre. L'homme, dans cet état est avant tout défini par son caractère solitaire. En effet il vit seul, évite les rapprochements avec les autres hommes sauf pour satisfaire quelques besoins naturels comme par exemple la reproduction. Pour Rousseau, l'état de nature est un état de dispersion par définition. L'homme primitif est donc asocial et il se suffit à lui-même. Il est indépendant. [...]
[...] II _ Le langage : une nécessité Le langage est donc absent de l'état de nature mais il semble pourtant indispensable. En effet, lorsque l'homme sauvage rencontre des problèmes dont il ne peut se sortir seul, il a besoin de l'aide de ses congénères. A l'inverse, l'homme primitif éprouve naturellement de la pitié qui est selon Rousseau la répugnance innée à voir souffrir son semblable Donc un homme qui croise un autre homme dans une fâcheuse position ne peut le laisser ainsi. [...]
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