Dissertation de philosophie traitant la problématique suivante : Dans quelle mesure peut-on dire que le langage est un moyen de maîtrise et de domination ?
[...] L'essence du langage autorise à le penser comme moyen de maîtrise qui ne serait que maîtrise a. L'essence du langage ne se révèle que lorsqu'on saisit sa spécificité humaine - Le signe linguistique : le son articulé renvoie à un concept, il est une forme produite par l'esprit. - La parole permet la maîtrise de la pensée : elle la rend consciente, déterminée effective. - Cette capacité représentative, d'essence symbolique, catégorise, analyse et organise la réalité. b. C'est donc par essence que le langage rend possible l'empire de l'âme sur elle-même : - Produisant activement des concepts en parlant, je cesse de subir passivement la sensation - Je contrôle mes pensées selon l'ordre des raisons et me libère de l'ordre des matières - De la justesse du langage, qui permet la rectitude de la pensée, d »pendent l'harmonie et la justice de l'âme. [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on dire que le langage est un moyen de maîtrise et de domination ? Introduction Le langage transforme les éléments du sensible et de l'expérience en concept : il brise la taciturne opacité du monde, lui ôte son étrangeté, et permet que l'homme soit chez lui dans un monde sur lequel il puisse exercer un plein empire. Mais abstraire, c'est catégoriser, découper, ce qui ne va pas sans écraser les milles nuances du sensible comme de la vie intérieure. [...]
[...] - La domination, elle, n'a pas besoin d'ordre symbolique pour s'établir : les animaux la connaissent. - Langage et domination peuvent et doivent être dissociés si la parole doit être vraiment humaine. b. Alors maîtrise et domination s'avèrent des contradictoires qui s'excluent : - Chercher à dominer l'autre, à séduire pour réduire, est une forme de violence, de non maîtrise. - Inversement maîtriser le langage, et par lui avoir empire sur soi, exclut la tentation de dominer. - L'alternative est claire : ou maîtriser vraiment ou voir la demi maîtrise s'inverser en domination. c. [...]
[...] - Toute maîtrise du langage porte en elle des enjeux de pouvoir, car le langage est une puissance. - Ainsi, très tôt, la maîtrise de l'écriture est un savoir symbolique qui donne du pouvoir politique. Si maîtrise et domination sont le plus souvent indissociables, est-ce toutefois inhérent à l'essence même du langage ? Le pouvoir dominateur du langage prend-il vraiment sa source dans celui-ci ? Si tel n'est pas le cas, ne pourrait-on pas alors parler sans dominer ? Comment ? [...]
[...] L'usage le plus courant du langage autorise bien à dire indissociables son pouvoir de maîtrise et son pouvoir de domination. a. Par son efficacité même, la maîtrise s'inverse en son contraire, la domination : - Le langage, favorisant la prise théorico technique sur la matière, matérialise l'esprit lui-même. - L'intelligence analytique, qui découpe le réel à l'aide de concepts, écrase la continuité de la vie intérieure. - Ainsi, la représentation spatiale écrase la durée spirituelle, le moi social domine le moi profond. [...]
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