Le Langage occupe une place centrale dans la Philosophie contemporaine. En effet, celle-ci est de manière historique une philosophie du Langage : le Langage recoupe tous les thèmes philosophiques (culture, rapport à autrui, problème de l'interprétation, philosophie politique...)
Dés la naissance de la Philosophie, les sophistes ont réfléchi sur la nature du Langage : quelle est l'origine et la nature des mots ? C'est de plus l'objet du Cratyle, de Platon.
Avec l'émergence de la Linguistique (qui est considérée comme une science), on met en avant la production du sens entre les signes, qui ne peut pas nous faire oublier que le Langage est plus qu'un simple outil de communication. En somme, on pourrait définir le Langage comme un instrument d'extériorisation de la pensée. Par celle-ci, on se met en rapport avec autrui. De ce point de vue là, on peut envisager le Langage comme un instrument de domination sur autrui (...)
[...] Le signe linguistique comme entité de la langue Comment le langage est-il constitué ? Si la langue se définit comme un système de signes, peut-on dire que le signe enferme l'idée de la chose qu'il représente, ou bien celle de la chose représentée ? Or, le problème est de comprendre la différence entre le sens d'un mot, et la réalité qu'il désigne : y a-t-il une différence entre les deux ? En somme, la chose a-t-elle un sens en elle-même, ou n'a-t-elle de sens que par le langage ? [...]
[...] Chronologiquement, la pensée est antérieure au langage. Elle est aussi conditionnelle à celui-ci. Cependant, cette antériorité est si courte que l'on croirait presque à une simultanéité. Or, cette expérience du vouloir dire qu'on avait envie de dire n'a pas été dit- montre que la pensée est pensée en continue. Quoiqu'il en soit on ne parvient jamais à fixer la pensée, car celle-ci est toujours en mouvement. On retrouve souvent l'idée de la primauté de la pensée sur le langage, avec l'idée de la fulgurance de la pensée, qui ne peut jamais être en totalité enfermée dans les mots. [...]
[...] Ici, la difficulté résiderait dans le fait de penser dans cette nouvelle langue. Il faudrait entrer dans une autre façon de penser, et quelque part dans une nouvelle vision du monde. Cependant, sur quel modèle pourrait-on construire et penser cette langue universelle ? Dans ses Lettres, Descartes explique qu'il faut penser cette langue sur le modèle de la Philosophie, car grâce à la méthode, la Philosophie permet de mettre en ordre ses pensées, de façon à nous donner une méthode pour nous faire découvrir la vérité et résoudre des questions. [...]
[...] Par conséquent, le monde n'existe qu'a travers le langage, et n'a de sens que parce qu'il est dit. Pour Saussure, le signe linguistique n'unit pas un mot et une chose, mais il unit un concept et une image acoustique : le signe linguistique est une entité à deux faces : - une image acoustique : ne désigne pas le son dans sa matérialité, mais le son dans sa fonction d'opposition avec les autres mots. - un concept : le sens qu'évoque le nom. [...]
[...] Le langage permet-il de transmettre la pensée ? C'est la question à laquelle Bergson tente de répondre. Dans sa réponse, il montre vraiment que les mots se glissent entre les choses et nous, et que la réalité est changement perpétuel. Les mots peuvent-ils traduire cette réalité changeante ? Pour Bergson, le langage est incapable de saisir le fond des choses, car il est lié à une utilité pragmatique, dans la mesure où la fonction du langage est d'établir à l'aide de mots des points fixes dans le réel afin que l'on puisse s'y repérer : le langage immobilise le mouvant, et ce langage ne peut atteindre que ce qui a déjà eu lieu, mais jamais le se faisant La limite du langage résiderait donc dans l'incapacité des mots à exprimer le réel dans sa spécificité. [...]
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