La philosophie considère souvent que le langage a pour fonction première d'enseigner, autrement dit de transmettre une connaissance vraie. Ainsi Platon, dans le Cratyle, affirme-t-il par la voix de Socrate que « c'est pour instruire que sont faits les noms ».
[...] La fonction primitive du langage n'est pas d'enseigner Quel que soit le type d'énoncé dont il est question (ordre ou description), le langage est toujours une incitation à l'action. Son utilité principale n'est pas d'enseigner ; et s'il enseigne, c'est parce que l'information transmise est susceptible de servir pour l'action. L'auteur s'oppose ici à toute une tradition philosophique définissant le langage comme instrument d'enseignement (ainsi Platon et Aristote). Bergson ne nie absolument pas l'existence de cette fonction dans le langage ; il affirme simplement qu'elle est secondaire par rapport à l'instrument d'action. Mais quel type d'action le langage permet-il ? Quelle sorte d'ordre permet-il de transmettre ? [...]
[...] Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans une étude détaillée du texte de Bergson Première thèse : le langage comme instrument d'action Dans un premier moment du texte, Bergson pose sa première thèse : le langage est essentiellement un instrument d'action. Cette thèse contredit, entre autres, l'idée selon laquelle le langage aurait pour fin première d'enseigner. A. Le langage incite à l'action La première question posée par l'auteur renseigne sur son projet : il veut connaître la fonction primitive du Langage. Le terme de fonction renvoie à l'idée d'une finalité, d'une utilité pour quelque chose. Il s'agit donc de dire à quoi le langage est utile. [...]
[...] Mais il n'existe pas seulement pour transmettre ces informations : il vise aussi et avant tout à instaurer une coopération Il a donc pour but de faire agir les hommes au sein d'une société (nous reviendrons sur ce caractère social du langage dans la deuxième partie). Le langage incite à l'action ; il prescrit des actions à faire. La fonction informative du langage (donner des informations) existe bel et bien, mais passe ainsi au second plan derrière sa fonction prescriptive (donner des ordres et faire agir). Un problème dont Bergson est bien conscient se pose cependant : cette définition du langage n'est- elle pas réductrice ? N'en fait-elle pas un simple donneur d'ordre, au détriment d'une fonction plus noble qui serait l'enseignement ? B. [...]
[...] Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine. Le mot sera donc le même, comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diverses la même propriété, se les représentera de la même manière, les groupera enfin sous la même idée, partout où la suggestion du même parti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot. Introduction La philosophie considère souvent que le langage a pour fonction première d'enseigner, autrement dit de transmettre une connaissance vraie. [...]
[...] En premier lieu, la perception des choses se moule sur les exigences du travail humain : autrement dit, l'homme perçoit ce sur quoi il peut agir. Ainsi l'auteur affirme-t-il que la perception découpe et met en lumière les choses en vue du travail humain : l'activité humaine constitue la finalité ultime de la perception et du langage. L'homme agit et perçoit pour agir. En second lieu, le langage vient s'insérer entre la perception et l'action. Les choses qu'il signifie sont perçues en vue du travail humain. [...]
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