Le langage est un moyen d'expression de nos pensées, de nos sentiments, de nos émotions. Le va-et-vient de la parole suggère un échange et donc l'interaction entre les individus. Le langage peut donc être défini métaphoriquement comme un instrument ou un outil spécifique à l'homme, dont la fonction essentielle est celle de communication (...)
[...] Et d'ailleurs : quitte ta langue, ma langue, merde, qui est-ce qui parle, où es-tu ? Outre, outre, Esprit, Esprit, langues de feu, feu, feu, mange ta langue, vieux chien [ . ] j'arrache ma langue Le fou serait-il hors-langue ? Mais c'est en poème que le clame Artaud. Et sa langue de feu nous affecte sans doute plus profondément que bien des discours sensés En conséquence, comme le soulignait déjà Descartes, on peut considérer que le fou a part au logos. [...]
[...] Exprimer ce que l'on ressent n'est pas encore parler, le langage supposant la pensée outre le sentiment. On ne doit pas confondre les paroles avec les mouvements naturels qui témoignent les passions Or les sons proférés par les bêtes entrent tous dans cette dernière catégorie, pour autant qu'on n'ait point encore observé qu'aucun animal nous ait marqué par la voix ou les mouvements de son corps quelque chose qui pût se rapporter à la pure pensée plutôt qu'à un mouvement naturel III/ Langage verbal et code de signaux On peut ne pas se satisfaire tout à fait de cette démonstration cartésienne de l'extériorité radicale des bêtes par rapport au langage. [...]
[...] On peut donc conclure provisoirement sur ce point que le langage est en l'humanité, tout comme la raison peut-être, un instrument universel. Instrument voué, en l'occurrence, à la manifestation de la vie de conscience ; au service, donc, du témoignage, et qui ne fait défaut ni à l'imbécile ni au fou : c'est une chose bien remarquable, résumait Descartes, qu'il n'y a point d'hommes si hébétés et si stupides, sans en excepter mêmes les insensés qu'ils ne soient capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensées II/ Les Bêtes n'exprime pas leurs sentiments Au contraire, souligne aussitôt, et par contraste, le Discours de la méthode il n'y a point d'autre animal qui fasse de même. [...]
[...] C'est un code de signaux, lequel se caractérise par la fixité du contenu, l'invariabilité du message, le rapport à une seule situation, la nature indécomposable de l'énoncé, sa transmission unilatérale .Benveniste, Problèmes de linguistique générale). Les animaux communiquent entre eux. Mais il est faux de dire qu'ils se parlent C'est pour cela que l'ont peut dire que le langage verbal est propre à l'Homme. [...]
[...] Toutefois, six points de contraste au moins interdisent de considérer comme un langage ce mode de communication animal. Les deux premiers sont son caractère non phonique, et par voie de conséquence le fait que ce symbolisme soit inopérant dans l'obscurité. Mais comme on l'a déjà signalé, cela vaudrait aussi dans le cas du langage des sourds-muets. Plus décisive est la troisième remarque de Benveniste : à savoir que le message de l'abeille exploratrice n'appelle pas de réponse, n'instaure pas de dialogue. [...]
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