Langage, instrument essentiel à l'homme, Descartes, imagination avec le langage, langage comme fonction de communication, vie sociale, logique du langage, Aristote, Heidegger, textes sacrés du Rig Veda, Liebniz, Nietzsche, bien parler, outil de communication
Il est généralement rattaché au langage la fonction de communication. Le langage nous semble aller de soi, mais derrière ce terme, il subsiste un ensemble de techniques qui visent à la transmission d'un message entre des êtres dignes possesseurs du cogito. Le langage se présente donc comme un instrument qui a un but et montre que son action agit en vue d'une finalité, que ce soit pour séduire, obtenir quelque chose ou encore décrire.
De plus, un instrument est ce qui est entièrement ordonné à une fonction, pour laquelle il est réalisé et hors de laquelle il n'est rien. L'instrument suppose aussi une séparation, comme la scie est séparée de la main qui l'utilise. Si le langage est distinct de qui l'utilise, peut-on pourtant affirmer que nous existons sans langage ? L'absence de parole effective (comme le mutisme ou l'autisme) ne signifie pas non plus qu'il n'y ait dans ces attitudes aucun langage...
[...] Nous voyons dans le langage un instrument essentiel à l'homme pour vivre en société. Pourtant, il serait dommage d'attribuer au langage ce simple rôle d'instrument alors qu'il possède une valeur plus haute, il est donc plus qu'un instrument parce qu'il est intrinsèque à l'homme et le dévoile au monde et à lui-même. Finalement, il serait judicieux de nous mettre en garde contre les effets néfastes du langage sur la pensée qui nous enferme dans l'erreur et donc nous fait perdre la maîtrise d'un « instrument » que nous croyons posséder. [...]
[...] En effet, le langage n'est pas un instrument comme le couteau est un instrument pour couper les aliments. Quand on parle d'instruments, le plus généralement on oppose l'homme et la Nature. Le tournevis, le marteau ou encore la pince sont des instruments parce qu'ils ont été élaborés dans un but déterminé : une fabrication. Or, contrairement à ces exemples, le langage n'est pas un outil pour fabriquer quelque chose et ne constitue pas une scission avec la nature. Le langage est dans la nature de l'homme qui ne l'a point fabriqué, le langage est plus le lieu de l'exercice de la pensée de l'homme qu'un instrument de communication. [...]
[...] Donner corps à l'abstraction est un besoin pour pouvoir manipuler la pensée. Pourtant, c'est à cet instant que nous pouvons aborder une première critique en relevant le fait que cette pensée disjointe de la conscience montre que le langage conditionne la pensée et peut à ce titre montrer que nous sommes victimes du langage, parce que, qui peut nous dire ce que nous nommons en la vérité ? Le langage peut être une source d'erreur aux lourdes conséquences sur nous-mêmes. Ici, Liebniz ne s'intéresse pas au vrai ou au faux de ce que le langage produit sur la pensée, mais plus à l'aspect productif de connaissance. [...]
[...] Mais, l'ineffable pose ici un problème : le langage serait-il « un instrument » impuissant ? En premier lieu, nous nous intéresserons au fait que communément le langage nous apparaît seulement comme un instrument qui permet de retranscrire la pensée de l'homme et de communiquer avec autrui. Pourtant, nous verrons que le langage est plus qu'un simple instrument social ou encore culturel, il est le révélateur du monde et de ce que nous sommes. Finalement, nous prolongerons notre réflexion sur l'idée que le langage peut nous prendre à revers, car source d'erreur, nous nous voyons pris dans un piège alors que nous croyions maîtriser le langage tel un instrument. [...]
[...] Finalement, affirmer que le langage est un instrument signifierait qu'il est un moyen et non une fin en soi dans le sens où l'action accomplie marquerait une fin sans qu'il soit nécessaire d'aller au-delà. Et si le langage n'était pas seulement un instrument ? Le langage n'est-il donc qu'un simple instrument de la pensée fabriqué à des fins précises ? La pensée serait-elle alors indépendante du langage ? Le langage n'est-il pas au contraire une condition nécessaire de la pensée, c'est-à-dire ce sans quoi il n'y a de pensée ? Ce ne serait donc pas un instrument au sens propre du terme. [...]
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