Le langage est un simple instrument permettant de communiquer avec autrui, instrument, qui plus est, étudié par une science spécifique : la linguistique. Mais avant de nous servir à communiquer, le langage nous sert à penser. Langage et pensée se façonnent mutuellement : si la faculté de penser est requise pour pouvoir apprendre une langue, réciproquement, seule l'acquisition d'une langue permet de préciser et de structurer la pensée (...)
[...] Platon réfute l'idée archaïque d'une ressemblance entre les mots et les choses qu'ils représentent (Cratyle) : il faut donc se méfier du beau langage, qui n'exprime pas nécessairement de belles choses. Le mot ne renvoie pas à un objet sensible, qui suppose la présence du corps, avec lequel il aurait de la ressemblance, il doit exprimer l'idée désignant une forme intelligible. Le langage est essentiel à l'exercice de la philosophie, car la pensée a besoin du logos, qui désigne à la fois le langage et la pensée. Pour cette raison, Platon critique l'usage de l'écriture qui s'en remet à un fonctionnement mécanique des signes (Phèdre). [...]
[...] En effet, si un pouvoir est restreint par des restrictions c'est qu'il y a en opposition une autre forme de pouvoir qui accroît sa puissance. Dans ce cas, c'est l'équivocité qui augmente sont pouvoir au détriment du pouvoir des mot. Ainsi l'ambiguïté du langage qu'on ressent par les jeux de mot, les quiproquos est défavorable à la puissance des mots. Un mot ne peut avoir une qualité dans sa définition si d'autres mots peuvent le remplacer ou se prononce pareil. [...]
[...] De plus, la linguistique saussurienne rend le langage équivoque sans porter préjudice pour la compréhension. Le signe linguistique est un principe qui lie, une représentation mentale et une image acoustique respectivement appelés signifié et signifiant Saussure qualifie ce lien qui se trouve à l'intérieur du signe, comme arbitraire Or cela ne signifie pas que pour un signifié précis, nous pouvons faire le choix du signifiant à employer. La dimension arbitraire du signe nous informe qu'il n'y a ni de rapport de motivation existant, ni de ressemblance entre le signifiant et le signifié. [...]
[...] Or, tel l'a affirmé Kendryes, il ne faut pas se tromper à cette illusion puisqu'un mot n'a véritablement qu'un seul sens lorsque ce dernier est ancré dans un contexte bien précis. Prenons l'exemple des termes sans cent sang si on prononce oralement le mot seul, l'individu en face ne pourra savoir de quel terme il s'agit. En revanche, si on le prononce au milieu d'une phrase je l'ai payé cent euros. on comprends alors de quel mot il s'agit. Donc, ici, l'équivocité du langage ne semble pas être une réelle gêne pour la signification du mot. [...]
[...] Le langage équivoque peut-il se révéler contraignant pour le sens des mots ? Le langage est un simple instrument permettant de communiquer avec autrui, instrument, qui plus est, étudié par une science spécifique: la linguistique. Mais avant de nous servir à communiquer, le langage nous sert à penser. Langage et pensée se façonnent mutuellement : si la faculté de penser est requise pour pouvoir apprendre une langue, réciproquement, seule l'acquisition d'une langue permet de préciser et de structurer la pensée. [...]
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