« La mort n'arrive qu'une fois, et se fait pourtant sentir à tous les moments de notre vie », écrivait La Bruyère. En effet, qu'elle soit crainte ou qu'elle subjugue, la mort occupe une place centrale au sein de nos préoccupations. Pour le biologiste, elle est l'état le plus stable du vivant. En tout cas, elle marque la fin de l'activité de notre corps, et par conséquent de notre vie terrestre (...)
[...] En revanche, on peut craindre la mort de Toi dans la mesure où elle affecte notre vie. Si pour une personne, la mort, dans la continuité de la vie, marque une fin, dans la relation de l'Un à l'Autre, elle est bien un événement qui a une réelle conséquence sur notre affectivité. Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts écrit Lamartine. Mais les ténèbres des morts refroidissent les vivants * * * La mort de l'autre a donc une influence sur ma vie. [...]
[...] Evidemment, la peur de l'inconnu se fait plus pressante, mais surtout, les derniers moments de la vie constituent le temps des bilans. C'est à la fin de sa vie que l'on peut décider si on l'a ratée, ou si on a accompli ce qu'on escomptait. Hugo, dans L'art d'être grand-père, propose les conseils d'un vieil homme dont le bilan permet une vision réfléchie appuyée sur sa vie qui constitue désormais son passé. Ce qui effraie, dans la mort, est donc certainement la crainte de ne pas s'être accompli avant qu'elle survienne. [...]
[...] La mort est le remède Là encore, la mort est perçue comme une fin. Et c'est d'ailleurs la seule certitude avérée que l'on en ait. * * * La mort est donc une fin, certes, mais le fait de le savoir ne me permet pas d'en parler avec précision. Même si durant toute ma vie, je pense à la mort, à ma mort, et l'appréhende, je ne peux en avoir aucune expérience concrète, aboutie (laissons de côté les jeux d'approche de la mort). [...]
[...] Mais fuir l'existence, c'est encore exister affirme Sartre. Enfin, Freud voit en l'orgasme une petite mort Mais si celui-ci amène à un état de repos abouti, il n'est pas assorti d'une perte étendue de la conscience, et ne peut donc pas être considéré comme un aperçu de ce qui nous attend. Si ma mort n'existe pas, ou plutôt ne peut être vécue, l'existence de la mort ne peut être niée. Mais la mort, c'est ce qui arrive aux autres affirme Paul Valéry. [...]
[...] Nombreuses sont donc les traditions et les croyances qui voient en la mort un renouveau rassurant. Mais dans tous ces exemples, ce reouveau est une supposition, un postulat qui n'est assuré que par la foi qu'on porte en lui. En revanche, nous sommes assurés que la mort marque la fin de quelque chose. Si elle n'assure pas de façon péremptoire l'arrêt de toute existence, il est néanmoins certain qu'elle implique la fin d'un cycle. Tout d'abord, la mort est évidemment la fin de toute activité cérébrale, corporelle, et finalement d'existence terrestre. [...]
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