Cette fable est la première du second recueil, La Fontaine y parle d'une réalité encore dramatique au XVIIe siècle (4ème grande épidémie de peste). Il reconstitue une sorte de confession qui prend la forme d'une scène de flatterie puis d'un véritable tribunal.
On essayera de montrer en quoi cette fable mettant en scène un tribunal constitué d'animaux permet de dénoncer une justice de classe (...)
[...] Les temps de parole On retrouve tous les types de discours : - Discours direct : les différents animaux ont en chacun un temps de parole différent en fonction de leur statut : le lion a le temps de parole le plus important avec 19 vers puis vient le renard avec 9 vers et l'âne avec 5 vers ; - Discours indirect : correspond à ce que dit le loup ; - Discours indirect libre : correspond à la prise de parole du groupe ; Le pouvoir de la rhétorique Dans ce récit, le pouvoir de rhétorique de chacun des animaux a une importance sur le déroulement des évènements. - Le renard : Il s'exprime au discours direct et use de flatterie avec le lion (vers 34-35) et en fait l'éloge. Il prend également les autres animaux à parti en faisant appel à leur solidarité et espère que l'un d'eux va se dénoncer. [...]
[...] - L'âne : il s'exprime au discours direct mais s'accuse sans se disculper, ce qui va conduire à sa perte. - Le lion : il s'exprime au discours direct. C'est un véritable maître de la rhétorique : Il utilise la première personne du pluriel pour s'exprimer au nom de tous et évoquer une sorte de culpabilité collective nos nous la première personne du pluriel pour son examen de confiance et la troisième personne du singulier pour parler du coupable ; Il utilise la familiarité : mes chers amis pour se rapprocher des autres animaux ; Il utilise des rimes : infortune/commune, confiance/enfance Ceci montre la bienveillance du lion, sa modération et sa lucidité ; Il utilise de nombreux connecteurs logiques : peut-être, donc, car, mais . [...]
[...] et au vers 48 : petits saints Cette injustice est également montrée par la différence de gravité entre les deux crimes : un meurtre et un vol. Enfin, on retrouve une antithèse dans la moralité : puissant/misérable, blanc/noir. Cette moralité peut être associée à un constat condamnant la justice de classe et le pouvoir de rhétorique des puissants en opposition avec la naïveté de l'âne. L'efficacité de la construction de cette fable qui varie les registres et les discours permet au fabuliste de critiquer la justice de classe. [...]
[...] Le cadre spatio-temporel est indéterminé. Les différentes parties de cette fable sont : - Situation initial : tableau initial, on relève des verbes à l'imparfait : mouraient voyait ; - Elément perturbateur : intervention du roi, avec des verbes au passé simple : tint ; - Actions : les différents dialogues, avec le temps du présent ; - Dénouement : Discours de l'âne ; - Situation finale : la mort de l'âne ; Le dialogue Le dialogue constitue un intermédiaire entre la situation initiale et la situation finale. [...]
[...] S'agit-il d'une critique de l'institution judiciaire bienveillante aux puissants ou de ces mises à mort mondaine suscité par le pouvoir de la faveur ou de la défaveur royale. [...]
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