On doit d'abord noter le paradoxe évident entre la notion (à connotation positive) de conscience et l'expression (plus péjorative) de fardeau. La conscience (du latin "cum scientia", accompagné de science ? la connaissance que je prend de quelque chose) marque habituellement l'aperception, c'est-à-dire le fait de m'apercevoir plus ou moins distinctement, en tant que sujet, du réel qui m'entoure à l'état de veille (différent de l'inconscient). Autrement dit de réaliser qu'il existe des objets hors de moi et des états psychiques en moi. De même, la conscience de soi permet, après l'acquisition du "Je" et le franchisssement du stade du miroir, de mesurer que je suis unique, doué d'une identité subjective et vivant une existence qui lui est propre (...)
[...] La conscience peut-elle devenir un fardeau ? On doit d'abord noter le paradoxe évident entre la notion (à connotation positive) de conscience et l'expression (plus péjorative) de fardeau. La conscience (du latin cum scientia accompagné de science la connaissance que je prend de quelque chose) marque habituellement l'aperception, c'est-à-dire le fait de m'apercevoir plus ou moins distinctement, en tant que sujet, du réel qui m'entoure à l'état de veille ( différent de l'inconscient). Autrement dit de réaliser qu'il existe des objets hors de moi et des états psychiques en moi. [...]
[...] Lorsqu'une conscience pensante devient pesante et qu'elle est mal assumée comme telle, cela peut conduire à un refus d'en endurer la fatigue, quitte à ce que ce soit au prix d'une évacuation de ce qu'elle me fait voir ou savoir. Ce déni de conscience de prendre la forme soit d'une relative insouciance, comme dans les divertissements pascaliens où nous cherchons à fuir notre conscience de la mort. De même, dans l'idée de refoulement traité par Freud, la conscience tente de rejeter dans l'inconscient les représentations mentales et les pulsions qu'elle n'assume pas mais censure (comme par exemple un désir jugé indésirable se retrouvera repousser). [...]
[...] De surcroît, la conscience, parce qu'elle définit l'essence de l'homme (Descartes/Kant), c'est à dire en tant que penser fait toute la grandeur la dignité humaine ( Pascal ne dit-il pas que l'homme n'est qu'un roseau dans la nature, mais un roseau pensant et fait que nous savons que nous existons, ne peut être mis en parenthèses sans que du même coup l'homme perde tout questionnement sur sa vie et cède à la mauvaise foi ou au mimétisme. Refuser la conscience, c'est comme refuser notre humanité, quand bien même cette dernière possède une dimension politique que nous préférons rejeter au nom de la différence et de la passivité. (Cf. [...]
[...] Se sentant agressé ou humilié par une culpabilité dont je souligne qu'elle n'est pas la mienne, je renforce peut- être son sentiment de honte, mais par orgueil, il préfèrera se défausser de ce qu'il a fait en refusant d'y penser. En clair, en voulant moraliser les autres et se donner bonne conscience en cherchant à ce qu'eux en est une mauvaise, je les incite indirectement agir comme moi et à rejeter la cause de leurs actes sur d'autre qu'eu- même : c'est peut-être pourquoi la justice échouent toujours quant elle entend mettre quelqu'un comme Eischmann devant les faits en insistant d'emblée sur leur atrocité. [...]
[...] Ce faisant, le verbe devenir contenu dans l'énoncé souligne le fait que la conscience peut le cas échéant muter, passer d'un état léger à une lourdeur difficile à porter. En d'autres termes, il s'agit de déterminer s'il est possible d'observer un passage - progressif ou brutal, bien vécu ou douloureux - d'une situation dans laquelle la conscience ne me pèse pas (encore) à une autre où elle devient une charge a porté sur mes épaules, quelque chose qui a un poids moral. [...]
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