Un certain nombre de pratiques sociales comme l'aveu, la confession repose sur la possibilité d'une connaissance de soi. Mais lorsqu'on demande à quelqu'un d'analyser dans le moindre détail ses pensées, ses sentiments, ses émotions, ne lui soumet-on pas une tâche impossible : on lui demande d'être sincère avec lui-même, or son monde intérieur ne lui est-il pas aussi inconnu que le monde extérieur (...)
[...] C'est ce qui se trouve dans l'inconscient, c'est toute un partie de notre histoire qui est barrée, qui exprime nos sentiments, la violence de nos sentiments La connaissance de soi peut être sincère mais on ne se connaîtra pas pour autant. En effet, il est tout à fait possible que l'on puisse se mentir à soi-même. On se demande si l'on ne se connaît pas parce qu'on ne veut pas se connaître, et se cacher des choses. C'est nous qui barrons cette connaissance alors qu'elle est possible. [...]
[...] Pour être sincère avec soi-même il suffit de le vouloir, de tourne son regard à l'intérieur de soi ; c'est l'aveu aux autres qui est différent mais pas celui à soi-même. Il n'y a pas d'obstacle particulier qui empêcherait de se connaître. Par contre, est-ce-que tout ce qu'il y a dans notre tête est accessible ? A-t-on accès à tout ce qui se trouve à l'intérieur de nous ? Tout l'esprit est-il accessible à la conscience ? Certes quand nous ressentons quelque chose nous savons que nous le ressentons, nous en sommes conscients. [...]
[...] La connaissance de soi peut-elle être sincère ? Un certain nombre de pratiques sociales comme l'aveu, la confession repose sur la possibilité d'une connaissance de soi. Mais lorsqu'on demande à quelqu'un d'analyser dans le moindre détail ses pensées, ses sentiments, ses émotions, ne lui soumet-on pas une tâche impossible : on lui demande d'être sincère avec lui-même, or son monde intérieur ne lui est-il pas aussi inconnu que le monde extérieur : la connaissance de soi peut-elle être sincère ? [...]
[...] Il faut faire le point sur nous-mêmes assez souvent car nous changeons, et pour connaître nos capacités, pour savoir où on en est, ce qu'on peut, ce qu'on veut. Enfin, il faut savoir de quoi on est capable. Dès qu'on passe de la spéculation à l'action, on voit que s'efface le problème du mensonge à soi-même. Oui, la connaissance de soi peut être sincère à condition de ne pas rechercher une personne introuvable mais d'essayer de constituer une identité à travers ses multiples expériences. On ne peut pas se connaître au sens d'idem (être toujours le même) mais au soi d'ipso. [...]
[...] L'homme est le seul être à ne pas avoir de nature justement, il se crée. On n'a pas une vie tracée d'avance. Si se connaître c'est répondre à la question : Qui sui-je ? cette question se transforme aussitôt en Que suis-je ? Se connaître c'est refuser sa condition humaine. Les humais ne se coïncident pas avec eux-mêmes, il n'existe pas d'idéal. D'après Jean-Paul Sartre dans L'Etre et le Néant la mauvaise foi est au fond de la sincérité. Mais faut-il en conclure qu'il faut renoncer complètement à se connaître ? [...]
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