Le « soi » est un pronom personnel réfléchi. Il implique nécessairement une conscience c'est-à-dire un acte réflexif de retour sur ses propres pensées. En effet, la conscience est dans un premier sens le simple fait d'être présent à son savoir c'est-à-dire savoir ce qu'on pense (ressent, etc.) au moment où on le pense et où on le ressent. Ce savoir n'a pas de contenu lui-même et n'implique pas une connaissance développée, il signifie juste que lorsque je pense quelque chose je sais que je le pense. Ainsi, la conscience de soi n'est pas une connaissance de soi. Elle est la simple conscience de son existence et non pas de ce que je suis. La conscience de soi crée donc une distance de soi à soi qui rend possible l'intériorité du sujet et permet l'espace du jugement : je vais avoir conscience de ce que je pense, de ce que je veux, de ce que je désire mais je vais, parce que j'en ai conscience, pouvoir juger mes pensées et mes désirs (...)
[...] Ce doute lui permet d'écarter comme incertain toute connaissance issue des sens. Je ne suis donc certain d'aucune chose au monde, ni que mon corps existe puisqu'il n'en prend connaissance que par la perception. D'autre part, il écarte également toutes les connaissances strictement rationnelles, et même les premières idées qui leur servent de fondement puisque tout peut être le fruit de mon imagination. En outre Descartes écarte toutes les connaissances rationnelles (qui ne sont issues des sens) qui pourraient être le fruit d'une pure invention. [...]
[...] III - Que la connaissance de soi est créatrice d‘identité et qu'elle n'est donc pas comme telle strictement illusoire Le moi apparaît comme une unité beaucoup plus fantomatique que réelle. En effet, je ne suis a proprement parler aucune de mes pensés particulière, aucun de mes actes particulier : le moi est toujours une synthèse consistant à produire une identité à partir de mon moi discontinue et temporelle. Dès lors il semble que cette identité soit toujours non pas réelle et objective mais le fruit d'une représentation que je me fais de cette identité. [...]
[...] Cela signifie d'une part, que tout ce que je ressens, tout ce que je perçois, à chaque fois que je raisonne ou que je me rappelle quelque chose, il faut nécessairement que j'en sois conscient sinon ça serait rien pour moi, d'autre part, le fait d'avoir conscience de mes pensées ne signifie pas que je possède une connaissance spécifique de ces pensées : cela signifie simplement que je sais ce que je pense. Par exemple, je pense à l'Etat, je peux tout à fait conscience de penser à l'Etat sans avoir connaissance de ce qu'est l'Etat. Une pensée consciente peut être vide, fausse contradictoire. Descartes, dans les Méditations Métaphysiques (p.25), cherche à montrer que la conscience de soi peut être considérée comme une vérité première et indubitable. [...]
[...] Je suis également une personne c'est-à-dire un individu se caractérisant par la conscience et la responsabilité de ses actes. Néanmoins, la personnalité se caractérise par un certain contenu. Si la conscience rend possible de convaincre le soi, il demeure encore nécessaire de définir quelles sont les pensées et les actes qui caractérisent ma personnalité. Ceci nous conduit à dégager un premier problème. La conscience me permet de mettre à distance ce que je vis, l'ensemble de mes réactions et me permet donc de me connaître comme un objet extérieur. [...]
[...] Conclusion : Nous avons donc vu dans un premier temps que la connaissance de soi est une nécessité, car l'homme forge son caractère dans sa propre expérience. Cependant, l'hypothèse de l'inconscient avancée par Freud montre que l'homme n'est pas nécessairement transparent à lui-même, et que dans ce sens il ne se connait pas puisqu'il n'est pas maître de ses pensées. Finalement, l'idée même du moi rejette l'idée que je me connaisse, je me donne une définition et j'agis de manière à satisfaire cette définition. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture