Kierkegaard, Nietzsche, dimension morale de la philosophie, Socrate, questions morales individuelles, rationalité, raison, connaissance, religion, science, besoin de vérité, construction valeurs morales, christianisme, rapport à dieu, subjectivité
Nietzsche et Kierkegaard sont deux auteurs anti-systémiques. Ils réfléchissent tous deux à la dimension morale de la philosophie, et mobilisent Socrate pour en parler. Ils écrivent tous deux de façon inventive et non pas de façon académique, et essaient de répondre à des questions morales individuelles. Ils veulent réhabiliter la philosophie comme un guide intérieur pour mener une bonne vie et s'appuient sur Socrate, qu'ils considèrent comme un penseur paradigmatique, dans le sens où il use de paradigmes (ce que l'on montre à titre d'exemple, ce qui exemplifie et simplifie une règle pour servir de modèle concret guidant une activité humaine et lui servant de repère) à des fins pédagogiques : le paradigme permet de s'exercer, c'est un objet facile à traiter avant de traiter un objet ressemblant au premier, mais plus difficile.
[...] Les phénomènes moraux n'existent donc pas, ce qui existe c'est une interprétation morale de ces phénomènes. Pour Nietzsche, la connaissance passe par la remise en question de la valeur même des valeurs : il faut entrer dans une démarche de connaissance des conditions et circonstances de la naissance, du développement et des évolutions des valeurs. B. La morale ne doit pas être objective, mais subjective (Kierkegaard) Kierkegaard quant à lui est très critique de la raison et de la connaissance, il considère que la morale et que le rapport à Dieu doivent être purement subjectifs : « quiconque n'a qu'un christianisme objectif et rien d'autre est eo ipso un païen ; car le christianisme est justement affaire d'esprit, de subjectivité et d'intériorité. [...]
[...] Ils cherchent alors à fonder la morale sur le subjectif, et sur l'instinct. I. La place de la raison et de la connaissance dans la morale et la philosophie Nietzsche et Kierkegaard sont deux penseurs anti-systémiques. Kierkegaard par exemple annonce dans Post-scriptum aux miettes philosophiques que « il peut y avoir un système logique. mais il ne peut pas y avoir un système de l'existence. »[1] Ils s'interrogent tous deux sur la raison et la connaissance et sur leur utilité en philosophie et en morale. A. [...]
[...] » Pour Alexander Nehamas, « la façon dont Nietzsche conçoit l'instinct lui permet de penser que même le savoir peut devenir instinctif »[14], il reproche alors à Socrate de ne pas avoir su agir instinctivement, en respectant l'harmonie de ses différentes pulsions. Socrate est in fine désespérément chrétien, car il nie la vie et préfère mourir. Conclusion Kierkegaard et Nietzsche s'intéressent donc à Socrate et à sa morale basée sur la raison et le refoulement des instincts. Socrate est un problème pour Nietzsche, car il l'attaque autant qu'il l'admire. [...]
[...] Kierkegaard et Nietzsche veulent que leur philosophie pousse les individus à réfléchir par eux-mêmes et à agir conformément à une loi morale qu'ils ont créée pour eux. Pour Kierkegaard, la morale doit nécessairement être subjective, et c'est l'objectif des êtres humains que de devenir subjectif. Pour Nietzsche, la philosophie de Socrate n'est pas saine : un homme sain ne doit pas utiliser sa raison pour lutter contre ses instincts, au contraire, ses instincts doivent être moraux sans aucune aide. Bibliographie Sources primaires : - Friedrich NIETZSCHE, La naissance de la tragédie - Friedrich NIETZSCHE, Le crépuscule des Idoles, II, «Le problème de Socrate » - Friedrich NIETZSCHE, Généalogie de la morale - Soren KIERKEGAARD, Post-scriptum aux miettes philosophiques Sources secondaires : - Alexander NEHAMAS, « Le visage de Socrate a ses raisons Nietzsche sur « le problème de Socrate », Revue germanique internationale / 1999, p.27-57, mis en ligne le 07 septembre 2011, consulté le 02 décembre 2017. [...]
[...] Cependant l'individu fait face à un sentiment d'absurdité et de désillusion face à l'ordre rationnel. L'individu entre alors dans une forme de « résignation infinie » religieuse. B. L'intériorisation de la raison comme fondement de la morale (Nietzsche) Nietzsche souhaite l'avènement du « surhomme » qui a une forte volonté de puissance, non pas au sens de la force brute, mais au sens métaphysique et moral. Le surhomme est un idéal, un homme capable de critiquer les valeurs suprêmes de l'existence fondées sur la croyance en un être suprême supérieur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture