Kant, La pensée politique, Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, 1784, Projet de paix perpétuelle, 1795
Ce court essai développe neuf propositions dont le but est de montrer que, sans nier la liberté des individus, l'histoire de l'humanité est profondément déterminée par les lois de la nature. Toutes les créatures de la nature sont vouées à se développer en fonction d'une fin : l'étude scientifique des espèces animales par exemple révèle la cohérence parfaite de leur anatomie adaptée à leurs conditions d'existence. L'homme se distingue de l'animal par sa raison qui l'affranchit des instincts. L'humanité est par conséquent vouée à se réaliser en tant qu'espèce raisonnable.
[...] La dynamique de la nature pousse les hommes à construire une société civile qui rassemble tous les hommes et qui soit administrée par le droit. Pource faire, il faudra d'abord que chaque société élabore elle-même un État de droit, se forge une constitution juste. Mais ici aussi la nature se sert des conflits qui opposent entre elles les sociétés : les guerres par exemple et leurs horreurs extravagantes sont autant d'invitations à imaginer et à élaborer un monde pacifié. La philosophie, qui révèle ces intentions cachées de la nature, ne peut que favoriser leurs réalisations. [...]
[...] Portée de l'œuvre. Les horreurs et les barbaries de l'histoire au XXe siècle semblent infirmer les espoirs kantiens : la Bête immonde c'est-à-dire les instincts pervers, continue à sévir dans les rapports entre les hommes. Toutefois, l'internationalisation progressive du droit, dans la seconde partie de ce XXe siècle, les débuts des alliances des peuples vont dans le sens de l'optimisme humaniste de Kant. [...]
[...] La nature se comporte comme une Providence bienveillante qui joue avec l'insociabilité, l'agressivité des hommes, pour construire la paix. Les guerres ellesmêmes ne sont pas absurdes : leurs horreurs font comprendre la nécessité urgente d'établir un droit international qui garantisse la paix ; elles deviennent ainsi un moyen de bâtir la paix. Kant refuse de donner une date pour cet avènement, il en parle comme d'un problème qui se résout peu à peu ; des indices, comme le développement des Lumières au XVIIIe siècle, révèlent toutefois les progrès des valeurs pacifistes dans la conscience humaine. [...]
[...] Kant : La pensée politique Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique Le sens de l'Histoire. Ce court essai développe neuf propositions dont le but est de montrer que, sans nier la liberté des individus, l'histoire de l'humanité est profondément déterminée par les lois de la nature. Toutes les créatures de la nature sont vouées à se développer en fonction d'une fin : l'étude scientifique des espèces animales par exemple révèle la cohérence parfaite de leur anatomie adaptée à leurs conditions d'existence. [...]
[...] Une république est constituée de sujets qui tous dépendent des lois communes, de citoyens égaux devant la loi, ce qui confère aux individus la vraie liberté. Cet État de droit fait de la république un régime politique plus pacifiste que d'autres, parce que les citoyens, qui détiennent le pouvoir, réfléchissent beaucoup avant de commencer un jeu aussi néfaste que celui de la guerre, ce qui peut ne pas être le cas d'un monarque qui décide de la guerre . sans la faire lui-même.Kant oppose la république à la démocratie qu'il condamne avec des mots très sévères : La démocratie est, au sens propre, nécessairement un despotisme Kant conçoit la démocratie comme une addition de despotismes individuels, chacun mobilise toute son énergie pour que ses volontés particulières soient réalisées ; la démocratie est le triomphe des intérêts privés, et par conséquent le règne aveugle, et susceptible de toutes les manipulations, des passions. [...]
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