Si quelqu'un vous demande : "Êtes-vous Kantien ?" Que lui répondre ? Qu'est-ce qu'être Kantien ? Certes, cela signifiera d'abord que vous êtes un brin idéaliste, mais pourtant si vous êtes réellement Kantien, il y alors en vous une attitude et des pensées très particulières.
Et tout d'abord, vous serez Kantien si votre vie a quelques similitudes avec celle d'Emmanuel Kant. Et là encore, l'idée d'une personne cloîtrée chez elle, routinière, maniaque, ne serait qu'une vulgaire caricature de la vie d'un Kantien (...)
[...] Le vrai Kantien part du seul principe qu'une action morale l'est universellement, c'est-à-dire indépendamment du cas particulier. La morale n'est pas culturelle mais universelle, naturelle, intuitive. Un Kantien pour connaître la moralité d'une action devra répondre à une seule question : Ce que je fais peut-il être étendu à n'importe quelle situation ? Mon acte individuel peut-il devenir une maxime universelle ? A partir de là, le caractère moral d'une action est inné. Que dois-je faire ? est net dans l'esprit du Kantien. En revanche, nous l'avons vu, le comportement d'autrui est-il moral ? [...]
[...] Vous devrez alors épouser la méthode du Kantisme. En un mot, la critique philosophique. Pour Kant, il ne s'agit justement pas de briser des théories mais simplement, et là est la subtilité, d'encadrer la philosophie, de lui donner des limites de validité, autrement dit, répondre à la question que puis-je savoir ? Le disciple de Kant, alors, fera la différence entre la chose en soi et la façon dont cette chose nous apparaît. Auparavant, les rationalistes, Descartes en premier, partaient du postulat que nous pouvions par la raison, par l'entendement, connaître les choses, connaître l'essence des choses. [...]
[...] Qu'est-ce qu'être Kantien ? Certes, cela signifiera d'abord que vous êtes un brin idéaliste, mais pourtant si vous êtes réellement Kantien, il y alors en vous une attitude et des pensées très particulières. Et tout d'abord, vous serez Kantien si votre vie a quelques similitudes avec celle d'Emmanuel Kant. Et là encore, l'idée d'une personne cloîtrée chez elle, routinière, maniaque, ne serait qu'une vulgaire caricature de la vie d'un Kantien. En revanche, si vous êtes au contraire un esprit qui, pendant sa jeunesse, a erré avant de se révéler réellement, si vous êtes un étudiant brillant et comble du Kantisme un professeur acharné de l'université, qui donne des cours d'une grande diversité, que vous mettez des années à écrire le fruit de votre recherche, et qu'enfin, arrivé à une certaine maturité, vous produisez une œuvre prolifique, alors seulement, vous serez un vrai Kantien. [...]
[...] est une question sans réponse pour le bon Kantien. L'universalité du Kantien deviendra alors un principe fondateur pour répondre à une autre question : Qu'est-ce qui est beau ? La phrase du bon Kantien, connue même des non-Kantiens, est la suivante : Est beau ce qui plaît universellement sans concept Le Kantien se heurte déjà aux remarques des relativistes : les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Pourtant, les Kantiens pourront arguer du fait que rares sont ceux qui disent : je trouve cela beau. [...]
[...] Telle est la théorie que vous appellerez révolution copernicienne en bon Kantien. Pourtant, la combinaison de l'entendement et de la sensibilité pourrait faire de vous un simple adepte de Leibniz. Vous ne deviendrez Kantien qu'en prolongeant cette idée : appartiendront désormais à la sensibilité deux dimensions supplémentaires, l'espace et le temps. Dès lors, sachant que pour connaître une chose, nous devons conjuguer entendement et sensibilité, nous ne pourrons connaître une chose que dans l'espace et dans le temps. Autrement dit, nous ne connaîtrons pas une chose en soi car c'est en dehors des limites de validité des opérations de notre raison Nous ne ferons que comprendre la manière dont nous apparaissent les événements. [...]
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