Dans un ouvrage intitulé Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ?, Kant expose la vision des penseurs et philosophes des Lumières. Il s'agit donc de trouver ses propres réponses, sa propre raison et ne jamais accepter les choses directement pour ce qu'elles paraissent être. Penser par soi-même consisterait donc à toujours avoir un esprit critique par rapport à chaque chose pour pouvoir la définir d'une façon personnelle et donc se soustraire à la raison imposée par la science, la politique ou encore par d'autres personnes qui peuvent de leur côté, posséder un avis divergent (...)
[...] Kant expose la vision des penseurs et philosophes des Lumières. Il s'agit donc de trouver ses propres réponses, sa propre raison et ne jamais accepter les choses directement pour ce qu'elles paraissent être. Penser par soi-même consisterait donc à toujours avoir un esprit critique par rapport à chaque chose pour pouvoir la définir d'une façon personnelle et donc se soustraire à la raison imposée par la science, la politique ou encore par d'autres personnes qui peuvent de leur côté, posséder un avis divergent. [...]
[...] En effet, la liberté de penser illimitée, sans contraintes, va vouloir anéantir toute opposition quelle qu'elle soit et donc même celle de la raison qui, capable de juger du bien ou du mal de chaque chose va se poser en adversaire national. La conscience de chaque individu va le pousser ou le contrôler, le raisonner tant il connait la morale et sait différencier le positif du négatif. Or, la liberté de penser exige d'être totalement libre, exempte de carcans, ne serait-ce même ceux de la raison. Ironie suprême donc selon Kant car sans raison point de pensée et encore moins de liberté de penser. La raison est la mère de la pensée, la génère, la développe. [...]
[...] Kant nous attire cependant sur le danger de cette incrédulité qui, basée sur une expérimentation personnelle veut remettre en question des principes fondamentaux nécessaires à notre société et à l'individu telles que les lois morales. Penser par soi-même et donc concevoir un monde au niveau individuel rejette également la condition humaine à savoir vivre en collectivité et par la-même, l'ensemble des règles et préceptes qui régissent et permettent à chacun de vivre en collectivité et d'être respecté. L'autorité pour pouvoir exister va en effet aliéner cette liberté de penser en la contrôlant, la réglementant voire en la façonnant. [...]
[...] Pour Kant, raison et liberté de penser sont intrinsèquement liés et il ne saurait en être autrement. Inutile donc de procéder à un reniement de l'une ou l'autre partie mais plutôt de profiter judicieusement de ce dont la nature nous a doté. La raison permet de penser par soi-même donc loin de la rejeter, il est nécessaire de l'accepter, de la magnifier en usant d'elle à bon escient dans une quête de liberté raisonnable, respectueuse. Une vision plus globale de la liberté de penser est indispensable car il ne s'agit pas d'aliéner celles des autres pour imposer la sienne car il ne s'agirait donc plus de liberté mais d'autoritarisme, ce dont la liberté de penser veut s'affranchir. [...]
[...] Au-delà de l'échec personnel, une liberté de penser débridée peut mener l'humanité à sa perte car loin de se muer en positionnement positif, elle a engendré une lutte systématique, un rejet de tout. Kant semble ici décrire la société moderne qui s'est crue capable de s'affranchir de la raison et aucune autorité politique ou religieuse ne s'y est opposée. Pour Kant, ce comportement sociétaire est à l'origine de tous les abus et les troubles à l'ordre public que nous connaissons actuellement car il n'existe plus de cadre ou de règles pour les contenir et la simple allusion à la raison est refoulée immédiatement. [...]
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