Emmanuel Kant, philosophe de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, originaire de l'ancienne Prusse orientale (Königsberg), a voulu montrer comment, selon lui, l'homme en est venu à former des cultures : l'insociabilité inhérente à l'homme l'aurait poussé paradoxalement à s'associer. Contrairement à Rousseau, un des philosophes en discussion avec les Lumières dont il est le contemporain, Kant écrit ici un texte anthropologique, c'est-à-dire dénué de vision morale, et se penche donc sur l'homme sans le juger (...)
[...] Troisième Partie : l. 9-11 D'après Fichte, l'homme est le seul être qui doit acquérir ce qu'il est : c'est ce que le texte reprend à travers cette éducation qui fait passer l'homme de la grossièreté à la culture. Contrairement à Rousseau, qui affirme que la société corrompt les hommes, qui, à l'état de nature seraient bons (c'est le mythe du bon sauvage), et qui cherche à trouver l'origine, l'état originel de l'homme, Kant montre l'aspect bénéfique, éducateur de la société et de la socialisation sur l'homme, puisqu'elles lui permettent d'accéder à la culture, c'est-à-dire, la sphère symbolique qui complète celle, réelle, de la nature. [...]
[...] et vit seul et isolé de ses congénères dans la forêt, sans avoir aucune velléité d'association. Cependant, on remarque que dans le même temps où l'homme veut s'associer, chez Kant, pour dépasser sa condition d'homme et trouver son épanouissement dans une dimension symbolique (la formation d'une culture permet l'échange, la communication, le dialogue ) ; il tend également à s'isoler, étant donné son égoïsme qui le porte à vouloir tout diriger dans son sens pour servir ses intérêts. C'est l'insociable sociabilité. Deuxième Partie : l. [...]
[...] L'adjectif domestique signifie clairement l'absence de liberté, le marécage ignorant où pataugeraient ces hommes naturels Là où Rousseau distingue un état naturel, où l'individu est solitaire, et l'état civil, injuste ou juste (selon le Contrat social), Kant cherche l'évolution par la contrainte dans l'antagonisme chez chacun et entre tous, par l'insociable sociabilité. Ce texte est donc bien un texte anthropologique, car Kant ne porte pas de jugement moral et ne condamne pas l'homme, même si, vraisemblablement, l'homme doit jusqu'à sa moralité à son insociabilité peu sympathique L'émulation qu'elle provoque est bonne, en tout cas sur le plan de l'évolution, de l'éducation de l'homme vers l'autonomie, l'émancipation. Cinquième Partie : l. [...]
[...] Il y a une modération graduelle, on entrevoit quelque chose, même s'il reste un saut à faire, un acte libre et moral à poser pour passer réellement de l'hétéronomie à l'autonomie, du règne de la Nature à celui de la Liberté. Quatrième Partie : l. 11-17 Kant, dans la quatrième partie de ce texte, s'intéresse à présent à l'hypothèse, proche des idées de Rousseau, selon laquelle à l'état de nature, l'homme ne dispose pas de ses qualités d'insociabilité c'est-à- dire de son égoïsme profond et de ses passions froides. [...]
[...] Bataille, parmi d'autres, est partisan), puisque sans rejeter les dispositions naturelles de l'homme, comme son insociabilité, il récuse que l'état de nature pour l'homme soit, comme le pensait Rousseau, de loin le meilleur devant la civilisation corruptrice. En effet, s'il reconnaît implicitement l'agréable de la vie sans insociabilité concorde, satisfaction et amour mutuel parfaits il soulève la question de la valeur de l'existence humaine. Car selon lui, et toujours en opposition avec Rousseau, l'individu ne détient pas en lui-même la vérité, les valeurs morales, etc. [...]
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