Analyse détaillée des trois premières propositions de l'oeuvre d'Emmanuel Kant Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique. Examen des enjeux et de la problématique de l'oeuvre.
[...] Aussi, dans la nature humaine s'opposent deux types d'inclinaisons également naturelles dont l'une correspond à la vocation d'être raisonnable et l'autre à sa destination d'être vivant. Ce dualisme est à l'origine de l'insociable sociabilité traitée dans la quatrième proposition qui révèle en l'homme une inclination à vivre en société et un penchant à n'y vivre qu'égoïstement. Cette opposition se révèle en fait être le moteur de l'histoire et élève l'humanité vers son plein épanouissement. [...]
[...] Il faut bien distinguer finalité naturelle et technique. En effet, la nature n'est pas extérieur à la matière qu'elle organise, elle est immanente à la matière même à laquelle elle donne forme. D'où l'infinité supériorité de la nature sur notre activité technique qui ne peut qu'imiter l'activité de la nature sans jamais effectuer de l'intérieur ses œuvres. Ainsi, les êtres vivants ne naissent pas et ne se développent pas au hasard, mais en vertu de la finalité de la nature. [...]
[...] Deuxième proposition : L'homme est-il le seul être abandonné de la nature ? Lui est-il interdit de parvenir à ses fins ? La deuxième et la troisième propositions vont montrer que non : elles étendent aux hommes ce que la première affirmait des êtres de la nature. La téléologie naturelle se prolonge en une téléologie de l'homme. L'espèce, par le relais des générations, accomplira ce qu'un individu est trop faible pour accomplir (et que la brièveté de sa vie ne lui permet pas de faire). [...]
[...] La culture en général n'asservit pas l'homme à des pratiques sociales arbitraires mais développe des dispositions naturelles. Il est donc absurde, de quelque façon qu'on s'y prenne, de séparer nature et culture : l'une est le développement de l'autre. La philosophie kantienne de l'histoire est ainsi une philosophie de la culture et de l'éducation. L'homme cultive les dispositions qu'il tient de la nature et produit leur développement par sa propre peine. Il est ainsi à la fois le produit de la nature et l'œuvre de lui-même : un être de la nature et un être libre. [...]
[...] Rien, ne saurait être ignoré par l'historien, de ce qui fait les hommes et de ce qu'ils font. Il devrait posséder une science exhaustive de toute chose pour démêler les causes qui jouent dans l'histoire. Kant indique un moyen de lever cette difficulté : au lieu de narrer les particularités d'un événement singulier (vie d'un héros, péripéties d'une guerre), il faut embrasser du regard la totalité de l'histoire humaine toute entière, pour y découvrir un mouvement d'ensemble et en esquisser une sorte de plan général. Il faut considérer l'histoire comme le devenir d'une espèce une et unique. [...]
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