L'homme doit être prudent, s'il veut assurer son bonheur personnel. La prudence repose sur la capacité intelligente de choisir les moyens appropriés pour obtenir un effet désiré. Or, la prudence ne peut s'appuyer sur des principes immuables, puisqu'il s'agit à chaque fois de choisir, selon les circonstances et le but recherché, l'action plus efficace. Par conséquent, l'impératif sur lequel repose toute action sera toujours relatif (...)
[...] Kant énonce tel principe dans Fondements de la métaphysique des mœurs : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. Voici la seule intention qui doit précéder à toute action qui se veut morale. En d'autres termes, l'action doit suivre un principe qui, quel qu'il soit, puisse se rendre universel. Cette maxime qui, en même temps, ne constitue aucune maxime particulière, fonde une moralité qui, paradoxalement, consiste à ne suivre aucune norme. [...]
[...] Pour le montrer, Kant procède en deux temps : d'abord il explique la nature de l'action prudente, qui vise toujours un but qu'on peut désigner généralement comme le bonheur et qui ne peut s'appuyer que sur un impératif hypothétique a 5). Ensuite, il explique la nature de l'action morale, qui n'est conditionnée par aucun but à atteindre, qui n'est jugeable que par son intention et qui s'appuie sur un impératif catégorique a 11). Étude linéaire Des les premières lignes, Kant définit le concept de prudence à 2). [...]
[...] L'action en soi n'est pas le but recherché, elle n'est pas ce que l'individu désire, mais elle lui sert seulement comme moyen pour autre chose. Cette action ne constitue donc pas une fin en soi-même, elle ne peut être commandée par soi- même, mais uniquement a condition d'obtenir autre chose. En somme, elle n'est pas commandée comme ce qui s'impose par soi-même. Kant oppose ce genre d'impératif a un autre genre, qui commanderait de façon immédiate une action, c'est à dire qu'il la commanderait inconditionnellement a 7). [...]
[...] Les circonstances de la vie relativisent toute sorte de commandement moral. Aimer son prochain peut paraître un principe moral irréprochable, mais cet amour peut sembler relatif lorsqu'on se demande s'il sera réciproque. Par conséquent, il est impossible en même temps d'établir une norme absolue et de vouloir se rendre heureux à travers ses propres actions. N'y a-t-il donc aucune norme qui se veuille universelle et qui ne soit qu'un simple idéalisme ? Une norme morale qui se dit universelle, mais qui doit se sacrifier au moment ou elle devient un obstacle au bonheur, n'est universelle que dans l'esprit, ce qui revient à dire qu'elle n'est qu'une illusion. [...]
[...] Cependant, cette maxime ne tient compte d'aucune circonstance de la vie ni d'aucune recherche du bonheur. Selon elle, on ne peut seulement considérer moral que ce qui est accompagné par ce désir de rendre universel ce qui dans la vie réelle n'est pas censé l'être, ce qui dans la vie réelle n'est pas censé être prudent, autrement dit, ce qui dans la vie réelle n'est pas censé nous rendre heureux. Aimer son prochain n'est pas forcément moral, ce qui rend cet amour moral est seulement l'intention avec laquelle on aime. [...]
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