Commentaire de Philosophie d'un extrait de <em>Critique de la raison pure</em> de Kant, dans lequel l'auteur montre que l'on ne peut rendre compte de la rationalité de l'expérience, c'est-à-dire de l'universalité et de la nécessité de ses lois, qu'en supposant que c'est la raison qui donne ses règles à la nature et non l'inverse.
[...] Rendre compte des progrès de la science suppose ainsi que l'on effectue en philosophie une révolution semblable à celle que Copernic fit en astronomie. C'est le but de Kant, qui nous présente ici la raison comme un architecte de la nature, un juge souverain tenant dans ses mains des principes indépendant de l'expérience. Il faut admettre qu'ils n'en dérivent pas, car ils sont nécessaire et universels, bien qu'ils en soient constitutifs, puisqu'ils lui permettent de faire des expériences et de connaître ainsi la vérité, c'est à dire de s'instruire. [...]
[...] Il faut donc admettre que la connaissance n'a pas une, mais deux sources : la raison d'une part, la sensibilité d'autre part. Si elle commence chronologiquement par l'expérience, elle n'en dérive pas logiquement pour autant. Paradoxalement, il faut donc admettre que c'est la raison qui fait la loi, puisque la spécificité de la loi est d'être universelle et nécessaire et que ces déterminations ne peuvent venir de l'expérience. La raison légifère nous dit Kant: c'est elle qui introduit l'ordre et la régularité dans la nature en la soumettant à des lois, pour constituer l'expérience. [...]
[...] La forme de la loi, liant la masse, l'espace et le temps, reste toujours la même. Seul son contenu particulier et son résultat numérique changent. La relation qu'elle établit entre ces données s'avère ainsi universellement valable et c'est pour cela que cette règle mérite le nom de " loi " ou de " principe On dit qu'elle est objectivement valable parce qu'elle établit un rapport entre des grandeurs inhérentes à l'objet même, inséparable de sa nature propre. Tous les corps sont pesants. [...]
[...] Ce serait circulaire et l'expérience s'avère trop étroite pour les contenir. Tour ce qui est donné aux sens est en effet particulier et contingent. On ne voit jamais qu'un objet déterminé, ici et maintenant, c'est-à-dire un être singulier, tout au plus quelques-uns, ou la plupart. Mais quel qu'en soit le nombre, ils sont toujours situés en un point déterminé de l'espace et du temps, non partout et toujours. Il faut en conclure que l'expérience sensible ne peut jamais nous faire connaître l'universel, qui est intelligible et n'est donné qu'à la raison. [...]
[...] On ne peut logiquement apprendre les " lois immuables " et " nécessaires " " observations " "faites au hasard", car ajouter du contingent à du contingent ne fera jamais que du contingent et multiplier les expériences particulières ne produira au mieux qu'une généralité. Il existe une différence de nature, non de degré, entre ce terme et leurs opposés logiques. La question est alors de savoir comment la science est possible. Si notre connaissance commence avec l'expérience, en dérive-t-elle pour autant? Quelle en est la véritable source? [...]
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