Document "Word" complet, proposant une explication du texte de Kant "Critique de la faculté de juger". Composition structurée par un plan précis, et accompagnée du texte de référence, au début du document, pour appuyer l'analyse. Idéal pour toute personne qui souhaite être aidée pour faire l'explication de ce texte de Kant.
[...] Kant reconnaît la validité de cette extension : il est d'accord pour dire qu'on peut étendre à au moins deux autres sens la relativité du jugement : lorsqu'on estime ce qui plaît à la vue et ce qui est agréable à l'ouïe [au sens qui permet la perception des sons]. Comment Kant établit-il la pertinence de sa thèse ? Il s'attache d'abord à fonder la relativité des jugements sur l'agréable avant de dégager les conséquences logiques de cette relativité. * Qu'est-ce qui fonde la relativité de ces jugements de goût où chacun affirme ce qui lui plaît ? Précisons d'emblée que l'auteur n'a pas besoin d'invoquer le devoir moral de tolérance pour justifier la reconnaissance de cette relativité. [...]
[...] D'autre part celui qui éprouve la satisfaction de la beauté ressent simultanément qu'il peut légitimement la supposer en toute subjectivité. Mais comment comprendre qu'il soit ainsi en droit d'« exiger l'accord d'autrui ? [ligne 21] C'est que l'universalité du jugement esthétique relève d'une présupposition implicite : celle d'un accord de la subjectivité de celui qui juge avec toute autre subjectivité dans la satisfaction ressentie face au beau. Cela ne veut pas dire qu'il invite autrui à partager son sentiment en face de la chose belle ; il ne lui impose pas non plus son appréciation par la contrainte. [...]
[...] Kant établit d'abord une distinction appuyée sur une élucidation logique : il montre qu'il y a abus de langage à accepter en toutes choses un point de vue relativiste. L'opinion courante assimile abusivement deux types de jugement bien distincts : la thèse de l'auteur va donc consister à circonscrire rigoureusement le champ respectif de ces deux types de jugement en fonction de l'objet sur lequel il se porte : l'agréable, c'est à dire ce qui nous agrée ou encore ce qui nous plaît, n'est pas réductible au beau. [...]
[...] Dans cette satisfaction, il y a fondamentalement une intercommunication des consciences entre elles. La suite du texte le confirme [lignes 19-21] : l'accord des jugements est donc exigible en droit, et non exigible seulement en fait. Ce n'est pas parce que celui qui juge une chose belle a constaté de fait préalablement un consensus, c'est à dire un accord général sur une chose réputée belle qu'il serait amené alors à la juger ainsi. Ce serait alors par l'effet d'une sorte de conformisme. [...]
[...] * Conclusion La thèse de Kant établit donc une démarcation rigoureuse entre le beau et l'agréable en opérant un travail d'analyse fine des jugements : il y a ceux que nous portons d'une part sur ce qui est agréable et d'autre part ceux que nous portons sur ce qui est beau. L'attitude nonphilosophique consiste à confondre ces deux jugements. Kant nous invite à un travail approfondi pour établir au contraire qu'il ne faut nullement les confondre. A la relativité des jugements sur l'agréable s'oppose en effet l'universalité de principe des jugements sur le beau. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture