Dogmatiques (Leibniz) et sceptiques (Hume) s'accordent au moins sur une chose, l'impossibilité d'une science du sensible. Kant va précisément affirmer l'existence d'une rationalité du sensible et même de lois du sensible en tant que tel. Mais, si le sensible est rationnel, il va l'être d'une autre manière que l'intelligible. Kant va introduire dans le sensible le rapport forme/matière : il va distinguer d'une part la sensibilité en tant que réceptivité qui consiste à recevoir la représentation de quelque chose et d'autre part, l'entendement spontané, qui constitue des concepts par la définition. Entre les deux, la différence est de nature et non de degré comme chez Leibniz, pour qui le concept est une idée claire et le sensible une idée confuse.
Pourquoi une différence de nature ? Parce que les représentations sensibles sont données, alors que les représentations intellectuelles, les concepts, sont créés. L'idée est pratique parce que le problème de savoir comment parvenir à traduire l'un des deux plans dans l'autre ne se pose plus (...)
[...] L'expérience possible est la base de la preuve kantienne. Il s'agit de la définition des conditions qui doivent être remplies pour qu'il y ait expérience au sens scientifique du terme, pour que les objets soient pensés. Afin de déterminer ces conditions, il faut faire abstraction du contenu quel qu'il soit de l'expérience scientifique et ne retenir que les propriétés qui se trouvent dans tous les objets scientifiques. Bref, il faut pouvoir former un concept d'objet en général, soit dire à quelles conditions doit répondre un ensemble de propriétés pour être dites objectives. [...]
[...] La synthèse transcendantale dans la Critique de la raison pure de Kant, Paris, L'Harmattan Benoist (Jocelyn), Kant et les limites de la synthèse. Le sujet sensible, Paris, PUF Bourgeois (Bernard), "L'histoire de la raison selon Kant", in Revue de théologie et de philosophie, Louvain-la-neuve, Boyer (Alain), Hors du temps, un essai sur Kant, Paris, Vrin Caimi (Mario), Leçons sur Kant. La déduction transcendantale dans la deuxième édition de la Critique de la raison pure, Paris, Publications de la Sorbonne Capeillères (Fabien), Kant, philosophe newtonien, Paris, Cerf Castillo (Monique), Kant, Paris, Vrin (chapitres 1 à 3). [...]
[...] Le sujet transcendantal, ou l'entendement lui-même. Avec la découverte des catégories, Kant s'aperçoit de l'identité entre avoir conscience et penser et juger actes qui signifient tous effectuer des synthèses. Donc prendre conscience d'une représentation ou effectuer une synthèse, c'est la même chose. Mais, il faut se demander comment ce premier niveau (la représentation sensible) peut être synthétisé par des concepts, pour que nous puissions avoir conscience d'une représentation, ce qui aboutit à chercher la condition de possibilité de la représentation sensible elle-même, non plus simplement dans une chose en soi extérieure, mais dans les concepts a priori comme étant la structure même de la conscience. [...]
[...] I et III). De Coninck L'analytique transcendantale de Kant, Tome 1 "La critique kantienne", Paris, Nauwelaerts Critique de Schopenhauer par anticipation. Pur renvoie à la forme. Exposition parce que le temps et l'espace ne sont pas déduits. Cf. infra plus bas. [...]
[...] De même, si je dis : A est plus grand que B ce type de jugement n'est possible que grâce à la catégorie de quantité. Encore, si je dis : Tous les hommes sont mortels ce jugement universel mobilise la catégorie de totalité, etc. On part ainsi des types de jugement, dont chacun a conscience et que les logiciens ont formalisés, et l'on remonte de ces jugements aux concepts qui les rendent possibles et qui sont les divers types de synthèse mise en œuvre dans ces jugements. [...]
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