Dissertation sur un texte de Kant traitant des rapports entre le bonheur et la loi morale. Etude détaillée (plus ou moins linéaire) du texte, puis intérêt philosophique dégagé (originalité, intérêt...).
[...] Les hommes doivent avoir d'autres critères pour juger de leurs actes que l'obtention ou non du bonheur personnel à la fin, et le critère principal, c'est la morale ! L'homme qui a triché, s'il considère seulement la fin, le bonheur obtenu suite à cet acte, se dira : Je suis un homme prudent, car j'ai enrichi ma caisse (l.18-19). Mais s'il se compare avec la loi morale, il verra qu'il l'a enfreint en trichant et ainsi s'avouera : Je suis un misérable, bien que j'ai rempli ma bourse l.16-17. [...]
[...] Tout homme cherche à être heureux, y compris celui qui va se pendre (Pascal). La quête du bonheur est tout à fait légitime car étant tout d'abord un être sensible, l'homme veut connaître le bien-être. Si la recherche du bonheur est une quête naturellement présente en l'homme, aussi est-il inutile de lui ordonner d'être heureux : il le veut déjà or on n'ordonne jamais à quelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même l.2-3. Kant semble au départ vouloir nous faire part d'un impératif technique, impératif qui présente une fin et un moyen La fin serait bien sûr le bonheur Cependant les lignes de conduite c'est-à-dire le moyen pour y accéder ne nous sont pas données Or l'impératif technique ne prescrit que des moyens à la quête d'une fin, ne commande que les moyens car la fin n'est pas technique. [...]
[...] La marche à suivre ne peut lui être ordonnée car il n'est pas toujours en mesure d'accéder à tout ce qu'il veut, ainsi lui ordonner des moyens ne lui permettrait pas davantage d'y arriver ! On peut s'interroger sur le sens de cette dernière expression : ne peut pas tout ce qu'il veut Que veut l'homme ? Un bonheur absolu, infini L'homme aspire au bonheur comme totalité, mais cela lui est impossible. Le bonheur qu'il connaît, c'est une expérience de l'ordre de l'éphémère, une expérience de petits moments heureux, tout cela lié à sa sensibilité. [...]
[...] Dans ce texte, Kant nous invite à réfléchir aux rapports entre la morale et le bonheur. Plus précisément, l'auteur traite dans une première partie de la pertinence ou non du commandement d'être heureux et d'être moral., et interroge les moyens pour y parvenir. Dans une seconde partie il effectue certains constats et en déduit une thèse : il faut donc bien que la loi morale soit autre chose que le principe du bonheur personnel La loi morale n'est certes pas la conception que les hommes se font du bonheur personnel Kant pense que la morale s'oppose aux désirs donc au bonheur et inversement, que désirs et quête du bonheur ne sont pas toujours moraux. [...]
[...] En fait Kant nous fait remarquer que les hommes ne se soucient que de la fin (bonheur) et non du moyen (tricherie contraire à la morale) En définitive n'est pas la recherche du bonheur qui doit régler mon action, mais le respect de la loi morale * * * * * Intérêt philosophique du texte Originalité(s) / Intérêt(s) L'intérêt de ce texte de Kant est sans doute la façon dont il nous démontre de manière pourtant très simple, parlante pour tous, ce que tant d'autres par le passé ont essayé de nier, souvent en tentant de contourner la contradiction bonheur / morale. Ici Kant vient nous rappeler, de manière très pragmatique, que la morale s'oppose aux désirs donc au bonheur et inversement, que désirs et quête du bonheur ne sont pas toujours moraux. De nombreux sages, bien avant lui, avaient tenté de régler le problème. L'incompatibilité bonheur / morale était ignorée des sagesses anciennes. [...]
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