Le terme « Kabbale » de l'hébreu Qabbalah, est aujourd'hui utilisé communément pour définir la mystique juive et les traditions ésotériques du judaïsme. Il convient cependant de savoir que dans le langage talmudique Qabbalah signifie tout simplement « tradition » et désigne les textes prophétiques et hagiographiques de la Bible sans aucune connotation mystique ou ésotérique.
[...] Dans la version qui nous est parvenue, il a été compilé en Provence entre 1150 et 1200 à partir de sources orientales telles que le Sefer Raza Rabba mentionné chez les gaonim et dont des fragments importants ont été conservés chez certains piétistes allemands. Ce texte se présente extérieurement comme un midrash sous forme de sentences ou d'exposés sur des versets de l'Écriture attribués aux anciens rabbins de la Mishnah et du Talmud. Dans la littérature médiévale, l'œuvre est souvent désignée comme Midrash de R. [...]
[...] Il ne convient pas non plus d'omettre le rôle que peut jouer la magie dans certaines orientations de la Kabbale. C'est le cas pour la Kabbale italienne à l'époque de la Renaissance ou encore du hassidisme d'Europe orientale que l'on a pu décrire comme se mouvant entre le pôle de l'extase et celui de la magie. Le terme même de « Kabbale » a quelque chose de paradoxal puisqu'il énonce que l'expérience la plus personnelle d'un contact avec le divin s'insère à l'intérieur d'une tradition historique. [...]
[...] La Shekina est ici hypostasiée, conçue comme un éon féminin, la reine ou la fille de la lumière. Le Bahir parle d'une princesse venue de loin et prise du côté de la lumière (§ 132), ce qui correspond à la fille de la lumière des vieux hymnes gnostiques. Dans le même registre, la dixième entité est également désignée comme la pierre précieuse où se trouvent réunis les joyaux de tous les rois de tous les pays (§ 6). Elle est aussi la source du temps, « gemme qui produit les années » (§ 72). [...]
[...] Un texte comme la Habdala de R. Aqiba est un exemple de ce type de littérature. C'est probablement en Babylonie également que fut rédigé l'ouvrage intitulé Raza Rabba (Le Grand Mystère) qui contenait, à côté de passages d'ordre magique et angéologique qui en fit une cible privilégiée pour les Karaïtes, d'autres fragments apparentés à la littérature de la Merkabah. Certains de ces textes reprennent la théorie des éons et d'autres spéculations de caractère gnostique. On peut relever dans la mystique de cette époque trois orientations nouvelles : - Le concept de Shekhina prend une nouvelle signification, alors que dans l'ancienne littérature rabbinique il dénote la présence de Dieu au monde et ne fait que désigner cette présence ; on aperçoit que le Midrash tardif distingue entre Dieu et la Shekhina. [...]
[...] Son identité ou sa non-identité avec 'En Sōf est un objet de discussion entre les kabbalistes. Le début de l'existence réelle se signale en Hōkhmah qui correspond à la pensée divine. En son sein reposent les idées de tout ce qui sera. La création ex nihilo est réinterprétée chez les ésotéristes comme l'extraction à partir des profondeurs du `Ayin, le néant divin, autre nom pour Keter, de l'être, ou Yesh, correspondant à Hōkhmah. L'ordre encore dissimulé dans Hōkhmah est rendu manifeste en Binah, l'intelligence. [...]
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