L'injuste se confond souvent avec l'inégal. En effet, les inégalités de traitement entre individus nous apparaissent ainsi injustes. Discriminations à l'embauche, à l'accès au logement sont toutes des injustices dont le fondement est l'inégalité. Un raisonnement par l'absurde nous conduirait, par imprudence, à clore d'embler le sujet. Puisque l'inégal est injuste, l'égal est forcément juste.
Cependant, il existe une tension entre les notions d'égalité et de justice. Si certaines inégalités, comme les discriminations exposées précédemment, font figures d'injustices ; l'application stricto sensu d'une même loi, l'expression de la justice, ou d'une mesure fiscale par exemple à l'ensemble des individus d'une même société peut parfois paraître injuste, bien que le but premier soit l'égalité devant la loi des tous ses membres. La TVA, qui touche indifféremment les plus aisés et les moins favorisés, est pour cette raison taxée d'impôt injuste.
Il semble à ce stade important de définir l'égalité et la justice, afin d'étudier si la seconde se fonde sur la première.
On peut donc s'interroger en quoi l'égalité est un fondement de la justice. En d'autres termes, la justice repose-t-elle sur la justice ?
[...] La justice repose-t-elle sur l'égalité ? L'injuste se confond souvent avec l'inégal. En effet, les inégalités de traitement entre individus nous apparaissent ainsi injustes. Discriminations à l'embauche, à l'accès au logement sont toutes des injustices dont le fondement est l'inégalité. Un raisonnement par l'absurde nous conduirait, par imprudence, à clore d'emblée le sujet. Puisque l'inégal est injuste, l'égal est forcément juste. Cependant, il existe une tension entre les notions d'égalité et de justice. Si certaines inégalités, comme les discriminations exposées précédemment, font figures d'injustices ; l'application stricto sensu d'une même loi, l'expression de la justice, ou d'une mesure fiscale par exemple à l'ensemble des individus d'une même société peut parfois paraître injuste, bien que le but premier soit l'égalité devant la loi de tous ses membres. [...]
[...] En d'autres termes, la justice repose-t-elle sur la justice ? De prime abord, il est vrai qu'il n'y a pas de justice pour tous sans loi pour tous, donc sans égalité. Cependant, cette conception de la justice nous apparaît en contradiction avec le principe d'égalité. L'éventualité de substituer à l'égalité stricte un certain idéal d'équité afin de rendre plus juste la justice sera étudiée en dernier lieu de cette réflexion. Alain clamait haut et fort : la justice, c'est l'égalité Citer un philosophe reconnu n'a jamais fait office d'argument d'autorité. [...]
[...] L'idée des proportions géométriques illustre parfaitement la représentation que l'on peut se faire de cette égalité. Néanmoins, une égalité qui justifie littéralement, dans le sens où elle rend juste, certaines inégalités. Peut-on donc parler d'égalité dans ce cas, bien qu'accompagné d'un qualificatif aussi illustratif soit-il. Peut-on affirmer formellement que l'acception morale de la notion de justice repose donc sur l'égalité ? Nous verrons donc en dernier temps que la facette morale de la justice repose donc sur l'équité plus que l'égalité, notion que nous tenterons de définir. [...]
[...] Elle semble se compliquer du fait que les hommes ne sont pas égaux, ou simplement différents, et l'égalité à la base de toute norme juste est trop rigide. L'existence d'inégalités justes nous a aussi conduits à douter de cette relation intuitive. Il apparaît donc impossible de penser que la justice repose sur cette vision de l'égalité. Tellement contestée, cette dernière n'est donc pas retenue comme appellation adéquate pour caractériser le fondement de cette justice. L'équité, qui n'est pas moins qu'une égalité plus juste, résout ainsi toutes les tensions exposées relatives à la dialectique entre justice et égalité. [...]
[...] Le juge doit donc adapter l'égalité stricte au fondement de la justice corrective pour rendre ses décisions plus justes encore, et éviter que cette première soit totalement indifférente à la singularité des cas à juger. D'autre part, l'équité permet aussi d'espérer une société plus juste. Les travaux de Rawls sont, à cet effet, plutôt remarquables. Selon son deuxième principe de justice, les individus doivent avoir des égales chances à l'obtention des positions dans une même société, Aristote parlerait d'honneurs et mérites. L'équitable réside bien au cœur de cette égalité des chances. De plus, la thèse rawlsienne nous permet aussi d'avancer que plus qu'un fondement, l'égalité est un constituant de la justice. [...]
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