Cours de Philosophie sur la justice et la morale chez Hume. On trouve chez Hume une réflexion qui relie le problème de la justice au principe d'utilité : la justice permet de réaliser les intérêts privés en temps normal et de sauvegarder l'intérêt général en cas de danger.
[...] Rares sont les jouissances que la nature nous donne d'une main libéralement ouverte ; mais par notre art, notre travail et notre industrie, nous pouvons les lui arracher en grande abondance. De là, les idées de propriété deviennent nécessaires dans toute société civile ; de là, la justice trouve son utilité pour le public ; de là enfin elle tire son mérite et son pouvoir d'obliger moralement Hume s'attache ainsi à démontrer que la justice est utile à la société, et qu'elle tire sa force d'obligation en vertu de l'intérêt général. [...]
[...] Dans le réel il n'y a pas de sociétés aussi extrêmes, pas plus qu'il n'y a de société sans justice : c'est donc bien que toutes les sociétés qui existent effectivement ont l'utilité d'une justice. Les extrêmes ne sont pas effectivement possibles : la justice n'apparaît ainsi que dans des sociétés équilibrées, car les sociétés extrêmes ne sont pas tenables. La justice n'apparaît que dans une société déjà créée et qui a une chance de se maintenir : la justice est alors utile car elle augmente les chances de cette société de se maintenir. L'état ordinaire de la société est un milieu entre ces extrêmes. [...]
[...] La moralité chez Hume provient bien à la fois de la raison et du sentiment. Identique à la justice, le sentiment moral prend d'abord en compte les faits réels et en arrive à la même conclusion que les lois ; mais la moralité d'un acte peut être nuancée par l'affect ressenti. Ainsi un crime peut être moins immoral qu'un autre pourtant identique dans les faits ; et un acte moral pourra être d'autant plus appréciable qu'il jouera davantage en faveur de l'intérêt général qu'un autre acte tout aussi juste. [...]
[...] La justice et la morale chez Hume. De Smith, Mill tire ses réflexions sur les sentiments dans le processus de la justice utilitariste ; il convient maintenant d'étudier comment Mill utilise l'Enquête sur les principes de la morale de Hume pour approfondir sa réflexion. L'intérêt général, en termes de salut du peuple apparaît explicitement dans les textes de Hume : c'est en étudiant le problème de la propriété que Hume aborde cette notion. Ainsi lorsqu'une société est fondée, apparaît la nécessité de choisir des règles de justice, quand bien même il est difficile de choisir entre plusieurs possibilités : la propriété fait partie de ces lois qu'il a fallu trancher afin d'avoir une position ferme pour que la société puisse définir une ligne de conduite. [...]
[...] Des sociétés de même type auraient souvent les mêmes exigences, les mêmes buts à atteindre, aussi le même genre de lois serait- il également utile pour ces sociétés relativement identiques. Conformément à l'utilité, on peut ainsi admettre que toutes les démocraties ont sensiblement les mêmes lois, tandis que les dictatures auront elles aussi un type de justice relativement similaire ; aussi différent soit l'intérêt général d'une démocratie que celui d'une dictature, les lois néanmoins se ressembleraient en fonction de l'utilité générale qu'elles auraient à servir. Enfin on peut noter une dernière affirmation posée par Hume au sujet de l'utilité de la justice dans une société. [...]
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