La peine de mort fut abolie en France en 1981, suite à un changement de majorité politique. Ainsi, ce qui était juste auparavant devient illégal et injuste, du fait du suffrage populaire. C'est donc affaire de convention. Pourtant les partisans de son abolition, nombreux depuis longtemps, invoquaient principes moraux et universels. Le juste et l'injuste ne sont-ils que des inventions ? Ces valeurs suprêmes ne sont-elles que l'émanation d'un accord entre une majorité de personnes à un moment donné? Ne s'agit-il pas, au contraire, de valeurs immuables et s'imposant à tous de la même façon? Mais que seraient ces valeurs sans pouvoir pour les faire respecter ? (...)
[...] Le juste et l'injuste ne sont- ils que des inventions ? Ces valeurs suprêmes ne sont-elles que l'émanation d'un accord entre une majorité de personnes à un moment donné? Ne s'agit-il pas, au contraire, de valeurs immuables et s'imposant à tous de la même façon? Mais que seraient ces valeurs sans pouvoir pour les faire respecter? Nous verrons dans un premier temps que la justice est universelle , pour envisager dans une seconde partie le rapport entre la convention et la loi. [...]
[...] Ou de façon plus réaliste, on peut dire que, pour être juste, le pouvoir politique ne doit jamais oublier le principe de la convention au sens d'accord et d'équilibre. Conclusion Le juste et l'injuste ne sont que des conventions s'ils sont vraiment totalement conventions, c'est-à-dire s'ils émanent d'une consultation unanime, donnant lieu à une instance d'application. Ils ne sont pas que des conventions, si le simple fait qu'il y ait accord et décision de quelques- uns devaient servir de norme de justice. Dans la mesure où c'est souvent ce second cas qui se présente, n'est-on pas enclin à désespérer d'une véritable convention correspondant à l'essence du juste? [...]
[...] Il y a injustice quand il y selon les termes de Hobbes, non-exécution d'une convention c'est-à-dire négligence volontaire à l'égard des lois en vigueur. II n'existe pas de véritable justice hors des conventions qui l'instituent. Hobbes fait ainsi l'hypothèse de l'état de nature dans lequel règne la guerre de chacun contre chacun du fait des oppositions d'intérêt, sans possibilité de trancher en dernière instance sur qui a raison. La nature donne le droit de tout faire pour vivre, en fonction des capacités et des désirs qu'elle attribue à chacun, or c'est justement cela qui amène le chaos. [...]
[...] Un principe universel ne suffit pas s'il n'est pas mis en application. Il faut qu'il acquière force de loi, et pour cela se dote d'un pouvoir de coercition sur les actes non conformes. Il faut donc un pouvoir de commander pour qu'il y ait loi et justice réelles. C'est également ce que montre Pascal quand il déplore que la justice sans la force est impuissante voire «contredite car il suffit d'un seul pour que l'entente soit brisée. La convention est requise dans la mesure où elle suppose un pouvoir qui décide. [...]
[...] Or cela ne conduit-il pas à des abus envers les citoyens ? Universalité d'un point de vue politique, moral et naturel C'est en fonction de ce principe que Montesquieu, élabore le principe de la séparation des pouvoirs, afin que le citoyen se sente protégé par le pouvoir, mais aussi protégé à l'égard du pouvoir. C'est aussi pour cela qu'une loi peut-être injuste, tout en étant loi : si elle ne respecte pas le principe minimal de l'égalité en établissant l'apartheid ou l'esclavage par exemple. [...]
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