Usuellement, le savoir se définit comme une connaissance, une science, une action de l'esprit par laquelle nous cernons une réalité par opposition à l'intuition qui est une saisie directe, immédiate d'une chose qui passe par l'évidence et non pas par la réflexion. Cela induit donc qu'il existe un savoir, médiatisé par le raisonnement et un savoir immédiat celui de la conscience de soi, qu'il y a des choses hors/en moi : ainsi peut-on affirmer qu'il existe divers degrés de savoir.
Dès lors, qu'est-ce qui nous permet de dire qu'une chose est telle que nous l'affirmons ? Sur quoi nous fondons-nous pour savoir et pour affirmer que ce que nous faisons est juste ? (...)
[...] Un homme peut croire savoir» être à l'origine d'actions justes . sans pour autant que ce soit vrai (de toute façon, on ne peut en vérifier la véridicité . Car l'homme peut penser faux, penser son action a été juste alors qu'elle ne l'est pas dans les faits (ce qui n'est pas sans rappeler l'existence de l'inconscient. Pour que le sens de la justice ne soit pas confondu avec un calcul d'intérêt, il faut donc que sa motivation morale présente dans le souci de justice soit authentique. [...]
[...] III Peut-on réellement savoir si ce que l'on fait est juste? Le rôle joué par la conscience Dans La doctrine de la vertu, Kant affirme que Tout homme a une conscience et qu'il est face à elle comme devant un juge : la conscience est lumière jetée sur nos actes . La conscience de chacun, se manifestant en l'homme qu'il le veuille ou non et considérée comme un juge donc impartial impliquerait que chacun est apte à savoir précisément si son comportement répondrait aux définitions de la justice ou non. [...]
[...] On peut aussi émettre l'hypothèse que la justice n'existe pas . Auquel cas, la question d'identification du comportement juste ne se poserait plus . Pour Rousseau, une Justice universelle émanée de la raison seule ne saurait se suffire par elle-même, car «toute justice vient de Dieu, lui seul en est la source» (Du contrat social, II, : la justice n'existe qu'en Dieu; aucun homme ne peut donc y avoir accès, ni même la connaître. Nietzsche poursuit cette critique radicale: la justice est une illusion que les hommes entretiennent sur leurs propres pouvoirs et savoirs; ce que la masse en dit est une expression de sa volonté de vivre dans des conditions moins dures (Généalogie de la morale). [...]
[...] Prenons l'exemple de ceux qui ont pour fonction juger, rendre la justice (les magistrats . Pour que l'on croit à la justice (ici à entendre comme institution judiciaire), il faut les considérer comme des hommes justes, vertueux, intègres, irréprochables, disponibles et compétents . Or l'histoire nous montre que la justice n'est pas infaillible et ce, quelle que soit la perfection des institutions, le contrôle, la formation des juges etc. On pourrait même dire que c'est humain Donc, des sentences ont été rendues avec une part d'appréciation subjective . [...]
[...] Autrement dit, quels sont les critères de la justice? Comme un homme juste implique un acte juste, nous allons tenter de donner les critères d'un homme juste. Un lien intrinsèque avec le devoir Agir de manière juste ne peut être agir de façon purement spontanée, en faisant simplement ce que l'on a envie de faire: au contraire, un comportement juste résulte d'un souci de justice, effet de l'esprit de justice, autrement dit ne pas agir dans le sens de ses propres intérêts. [...]
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