Appliqué à l'ensemble d'une société à un moment donné, le droit correspond à un système de lois qui définit ce qui est permis, ce qui est défendu ou exigible. Ainsi, ce droit, dit positif, élabore un cadre étatique qui garantit à chaque individu le respect des lois : celles-ci permettent alors la réalisation du juste, c'est-à-dire la reconnaissance et le respect de la liberté d'autrui. En ce sens, seule l'existence du droit permet d'inscrire la justice au sein d'une communauté, à travers les institutions de l'État.
Pourtant, peut-on réduire la justice à l'application mécanique des lois et aux contraintes qu'elles imposent aux individus ? Le juste ne renvoie-t-il pas plutôt à une valeur morale inscrite en nous-mêmes, universelle et nécessaire, qui prend forme dans notre propre capacité d'analyse et de jugement ? (...)
[...] En cela, l'État impose la justice par la force et les hommes ne prennent pas vraiment conscience de la signification de la justice. Ils obéissent aux lois par peur de subir la répression étatique. Ainsi, la justice est fondamentalement extérieure à eux-mêmes : l'homme, livré à lui-même, ne serait pas capable de porter un tel respect à autrui. La justice- institution apparaît donc comme un moyen pour instaurer une paix durable ; elle n'apparaît pas comme une valeur propre à l'homme. [...]
[...] Le simple respect des lois ne peut garantir l'inscription de la justice dans la société. Loin d'être un instrument au service du pouvoir en place pour garantir la paix, la justice s'identifie avant tout au sentiment d'équité qui s'éveille dans notre for intérieur. Ce sentiment moral nous permet de discerner ce qui est juste ou injuste : en cela, l'homme semble bien posséder un sens inné de la justice. Si la justice était née d'un calcul résultant d''un pacte d'association, et visant à garantir les conditions sociales de vie en commun, comment les représentants du peuple à l'assemblée pourraient-ils montrer une capacité à penser le juste ? [...]
[...] Est-ce la justice qui fonde le droit ou le droit qui fonde la justice ? Appliqué à l'ensemble d'une société à un moment donné, le droit correspond à un système de lois qui définit ce qui est permis, ce qui est défendu ou exigible. Ainsi, ce droit, dit positif, élabore un cadre étatique qui garantit à chaque individu le respect des lois : celles-ci permettent alors la réalisation du juste, c'est-à-dire la reconnaissance et le respect de la liberté d'autrui. [...]
[...] Sans le droit, les hommes seraient en état de guerre permanente de tous contre tous. En effet, ils se menaceraient mutuellement et voudraient s'imposer face à autrui pour satisfaire leurs désirs et leurs besoins, comme le décrit Hobbes dans le Léviathan : si deux hommes désirent la même chose alors qu'il ne leur est pas possible d'en jouir tous les deux, ils deviennent ennemis, et dans leur poursuite de cette fin, chacun s'efforce de détruire et de dominer l'autre Ainsi, à l'état de nature, la liberté naturelle d'autrui est un obstacle à la propre liberté de l'individu ; ce dernier se bat alors pour dominer l'autre et défendre sa liberté, à l'image d'un être instinctif, d'un loup solitaire. [...]
[...] Ceci explique le fait que l'homme puisse certes faire le bien mais aussi le mal. L'homme n'est donc pas spontanément moral. C'est pourquoi la justice sans le droit relève plutôt de l'utopie que de la réalité. Le droit sert donc d'instrument pour inscrire cette idée de justice au cœur des relations humaines. C'est en obéissant à des lois justes que l'homme devient juste et capable de vivre en communauté. Pourtant, est-il possible d'accorder totalement le droit et le juste ? [...]
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