A priori, la Justice renvoie à ce qui est conforme au droit, à ce qui est conforme aux lois en tant que les lois semblent être pour la vision commune, l'actualisation du Droit. En effet, l'étymologie même du terme de justice renvoie à cette première idée. Justice vient de "justus" en latin qui signifie conforme au droit, mot qui lui-même vient de "jus, juris", le droit . Par l'origine même un lien apparaît donc entre Justice et Droit. Le Droit renvoie quant à lui à ce qui s'oppose au Devoir dans les typologies communes, celles de la vie de tous les jours (...)
[...] Il serait possible donc d'agir en vue de la justice , en tant qu'elle serait un principe interne de comportement, une disposition de l'âme, de même qu'il était possible d'agir en vue du respect de la loi , du droit. Mais un problème apparaît au niveau du rapport justice en soi et droit en tant qu'idée. Ne faudrait-il pas comprendre in fine que la justice en soi et le droit sont identiques, qu'ils sont un principe similaire de l'action et comprendre également que l'idéal de la Justice et du droit serait la conduite des hommes selon ce principe, sans que l'état civil n'ait à corriger leurs actions non conformes ? [...]
[...] En effet, quand le magistrat agit en tant que magistrat et non pas en tant qu'homme de haute qualité, comme homme de rang élevé, il agit en tant que représentant de la justice, en tant que justice incarnée. Donc, se venger contre sa personne revient à se venger contre la justice elle même. Cette justice est donc consécutive à l'action , alors que le droit semble a priori. Le droit existe sous plusieurs acceptions comme il a été posé en introduction , mais quelques soient ces différents niveaux de compréhension ou d'acception, le droit semble toujours précéder la justice. [...]
[...] Cela justifie le fait que, prise en tant que institution de jugement de l'action , la Justice est nécessairement postérieur au droit qui est quant à lui la condition même de l'existence de celle-là. Ainsi, même s'il semble valable de poser cette hiérarchie et cette dépendance de la justice vis à vis du droit, ce serait réduire la notion de justice à l'institution judiciaire et oublier les autres acceptions qu'elle recouvre. En ce sens, il sera possible de renverser la hiérarchie. [...]
[...] Après avoir fixé ces différents postulats qui résident en filigrane derrière les notions de justice et de Droit, il convient d'étudier les hiérarchies possibles de la justice et du droit. A priori, le droit précède la justice et sera la matrice de cette justice, ce sur quoi la justice s'appuie pour pouvoir exister. En effet, si on considère la justice en tant que jugement a posteriori de l'action qui a été menée par un individu libre, par un sujet, qui est responsable de ses actes, la hiérarchie entre la justice et le droit va en faveur du droit , de sorte qu'il sera possiblement possible de penser un droit sans justice, mais qu'une justice ne peut pas exister sans droit. [...]
[...] Il est possible de conclure que les notions de justice et de droit sont à la fois complémentaires et indissociables et qu'elles s'impliquent nécessairement l'une et l'autre. Mais ces notions impliquent de bien définir ce dont il est question , en tant qu'elles ne peuvent concerner que des sujets et des actions. Alors qu'a priori il semblait possible de justifier l'idée commune de justice dépendant du droit, il s'est avéré que ce classement pouvait être renversé et plus généralement que la possibilité de faire ces ordres venait du niveau ( civil ou en tant qu'idée) de l'acception de Justice et de Droit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture